Comp G d’Overloud : Le Test Complet

8.7/ 10

Qualité sonore - 9

Fonctionnalités / Interface - 8.5

Rapport Qualité/Prix - 8.5

POUR
La cohésion qu'il apporte aux buss, la coloration des médiums

CONTRE
Le manque d'une option de compression Dual-Mono

Lorsqu’Overloud, marque localisée à Modène en Italie, a annoncé début 2017 sa série de plugins “Gems”, j’étais loin de me douter qu’un an plus tard ladite série contiendrait déjà 8 plugins différents — d’ailleurs disponibles sous la forme d’un bundle unique.

Parmi cette série, le dernier venu à l’heure où j’écris ces lignes est Comp G.

Comme son nom et son design l’indiquent, il s’agit d’une simulation du célébrissime compresseur de buss des consoles de mixage SSL 4000 G connu pour sa capacité à donner du punch et de l’énergie aux mixages tout en liant les instruments de façon plutôt transparente.

Voyons un peu plus en détail ce dont il s’agit…

Interface et fonctionnalités

L'interface de Comp G

Comme d’habitude avec la série Gems d’Overloud (mine de rien, j’en ai déjà testé un certain nombre : Tapedesk, Dopamine, EQ84…), le design de Comp G est esthétique et très bien équilibré.

Les différents boutons ont un aspect assez réaliste et le vu-mètre, même s’il a tendance à bouger parfois un peu vite, reste très lisible et complètement exploitable.

D’une certaine façon, le plugin se sépare entre deux parties :

  • les réglages classiques — que l’on retrouve sur le compresseur SSL d’origine ;
  • les réglages supplémentaires — qui permettent d’aller encore plus loin dans le traitement audio.

En ce qui concerne les réglages classiques, il n’y a pas vraiment de surprise. On retrouve bien entendu les réglages usuels des compresseurs :

  • Attaque entre 1 et 30 millisecondes
  • Release entre 0.1 et 1.2 secondes, qui peut également être mis en position “automatique”
  • Ratio pouvant prendre des valeurs entre 2:1 et 10:1
  • Threshold
  • Make-Up Gain

Jusque là, on a tout ce qui faut pour appliquer avec un contrôle idéal la compression que l’on souhaite. Certes les plages de valeurs pourraient surprendre par leur relative étroitesse, mais à l’utilisation le type de compression apporté par Comp G ne génère pas de besoin d’accéder à, par exemple, une attaque encore plus rapide.

Ensuite, un certain nombre de réglages additionnels sont également présents, tous avec une utilité non-négligeable.

Ainsi, on retrouve tout d’abord une option de side-chain via un filtre passe-haut, permettant de couper les fréquences basses pour éviter que leur énergie ne génère une compression trop marquée.

Puis, une seconde option permet de travailler en compression parallèle, pour donner de la cohésion au mix sans noyer les transitoires.

Enfin, un petit curseur permet de passer d’une compression stéréo à une compression mid-side.

En mode mid/side, le plugin donne accès à une nouvelle ligne de réglages d’attaque/release/ratio, rendant possible d’avoir des réglages différents pour les sons mono et les sons situés sur les côtés de l’image stéréo.

La fonctionnalité est bien pratique, et prend tout son sens sur le traitement de buss, même si vous ne l’utiliserez probablement pas tous les jours.

Par contre, sur cet aspect de “modes stéréo et mid-side”, je trouve dommage qu’il n’y ait pas de mode “Dual Mono”. C’est-à-dire que le mode stéréo applique la même compression aux canaux gauche et droite : une troisième option très souhaitable aurait été que la compression puisse affecter chacun des canaux de façon désynchronisée.

A l’utilisation : Exemples audio

Écoutons maintenant comment tout cela sonne.

Exemple 1 : Compression de Buss

Le Comp G d’Overloud n’est pas nécessairement un plugin qui permet de faire énormément de choses différentes. A l’instar du compresseur de buss SSL modélisé, il s’avère très utile mais sur des situations bien précises — la première étant, bien entendu, la compression de buss.

En conséquence, il m’a semblé logique de le tester dans un premier temps en utilisant les “réglages magiques” des compresseurs de buss SSL, qui généralement sont un excellent point de départ :

  • Attaque la plus lente possible (30 ms en l’occurrence)
  • Release le plus rapide possible (0.1 ms, mais le mode auto peut également être utile)
  • Ratio 4:1
  • Réglage du Threshold en visant une réduction de gain de 4 dB maximum (au-dessus de 4 dB, l’effet est bien moins transparent)

En activant le Side-chain/filtre passe-haut avec une fréquence de coupure d’environ 50 Hz, voici le résultat (avant/après) :

Le résultat est très intéressant.

On remarque immédiatement que le mix a gagné en cohésion : les instruments se sont resserrés, et on a beaucoup plus l’impression d’avoir quelque chose d’unique plutôt que des pistes séparées. Typiquement, c’est la “glue sonore” que l’on attend dans ce genre d’effets.

Ceci dit, il n’y a pas que ça.

Les transitoires ont également été affectés et leur impact renforcé, donnant un peu de punch supplémentaire au mix.

De même, le spectre de fréquences a subi une nette modification au niveau des médiums, désormais beaucoup mieux mis en valeur. La coloration est nette, et vraiment très appréciable.

Comp G n’est donc pas “encore un nouveau compresseur”, mais bien un outil avec un caractère et une couleur bien marqués.

Exemple 2 : Basse

Comme je le disais un peu plus haut, Comp G n’est pas vraiment polyvalent — et c’est sans doute une force car ce qu’il fait, il le fait très bien. Toutefois, j’ai pensé qu’il serait intéressant de montrer la sonorité qu’il peut apporter, par exemple, à une piste de basse.

Voici la piste de basse seule :

Et voici la piste de basse avec Comp G :

Les réglages suivant ont été appliqués :

  • Attaque : 1 ms
  • Release : 0.2 ms
  • Ratio : 4:1
  • Threshold ajusté pour générer une réduction de gain (GR) de 6 dB en moyenne

A nouveau, on retrouve la coloration très particulière du plugin qui altère le spectre de fréquences et ajoute du punch.

La guitare basse change subtilement de tonalité et semble un peu plus détaillée — tout en devenant bien sûr plus homogène en volume grâce à la compression dynamique.

Plutôt sympa.

En conclusion

Au final, Comp G est pour moi un excellent compresseur, si toutefois on l’utilise pour les bonnes choses.

Clairement, ce n’est pas sur les pistes individuelles qu’il fonctionne de la façon la plus intéressante, même si sur l’exemple de la piste de basse juste au-dessus il s’en sort plutôt bien.

Mais c’est complètement normal : Comp G, à l’instar du compresseur SSL qu’il simule, est conçu pour la compression de buss ! 🙂

Et sur les buss, pour le coup, il est excellent. La coloration, la cohésion d’ensemble et le punch qu’il apporte sont tous très appréciables et utiles.

Un très bon compresseur, sans aucun doute !

Crédits musique :

(C) 2016 Perpetual Escape
Produced by Florian Millot and Studio Pangos
Mixed by Florian Millot
Mastering at Studio Pangos

Commentaires (6)

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Lionel / Répondre

Bonjour Adrien, personnellement j’ai la version G-comp SSL de chez Waves. Je serais curieux de connaître ton avis sur cette version. Personnellement, je trouve qu’elle fait le boulot…

Adrien Administrateur / / Répondre

Je vais en parler dans une vidéo qui sort très prochainement justement 🙂 Enfin elle montrera surtout le Comp G, mais je ferai un petit comparatif.
Pour faire simple, mon avis c’est que oui elle fait le job, d’ailleurs elle est un peu plus punchy, même ça manque un tout petit peu de densité et surtout j’aimerais avoir le sidechain dessus.
Adrien

Lionel / Répondre

Ok, merci. J’ai suivi tes recommandations sur la dernière vidéo concernant les 5 plug waves. J’ai pris le H-Delay et la Pie Comp et j’en suis très content. La, je suis en phase de master sur mon dernier projet et je manque d’un EQ spécifique MASTER. J’ai beaucoup de mal à maîtriser l’énergie dans le bas dont je suis personnellement très gourmand. Bref, merci pour tes bons conseils !!!

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