Kush AR-1 : le Plugin de Compression des Beatles ?

9.5/ 10

Qualité sonore - 10

Fonctionnalités / Interface - 9.5

Rapport Qualité/Prix - 9

POUR
La saturation à lampes exquise, la facilité de réglage, le design

CONTRE
Rien

Chaque sortie d’un nouveau plugin de Kush Audio est pour moi un grand plaisir, car j’adore la couleur analogique que les effets de cette marque peuvent apporter à mes mixages.

Typiquement, j’avais vraiment apprécié Novatron et REDDI, que j’avais testés ici-même sur les pages de Projet Home Studio.

C’est pourquoi j’ai été tout de suite intéressé en apprenant la sortie du compresseur AR-1, une simulation du compresseur analogique du même nom de chez Lisson Grove qui coûte près de 4000€.

Surtout qu’il ne s’agit pas de n’importe quel compresseur, mais d’une sorte de clone de l’EMI RS124 utilisé à Abbey Road depuis les années 60 et responsable en grande partie du son des Beatles.

Penchons-nous donc sur ce plugin AR-1, qui vous allez le voir est particulièrement séduisant…

L'interface de l'AR-1 de Kush Audio

Le hardware, en mieux

Au lancement du plugin, on retrouve instantanément le même code couleur que le hardware d’origine, c’est-à-dire un panneau vert avec des lettres jaunes.

L’interface, large et réaliste, est très agréable à utiliser. Tout est très bien agencé, et les valeurs des réglages sont bien lisibles. Vous avez toutefois la possibilité de les masquer pour mixer complètement à l’oreille, ce qui est sans aucun doute l’un des messages forts de Kush.

On retrouve bien entendu les mêmes boutons que sur le compresseur hardware, mais l’éditeur a pris le parti d’ajouter sa patte en proposant un certain nombre d’options supplémentaires.

La quantité de compression est avant tout gérée par des réglages standards d’attaque, release et threshold :

  • L’attaque va de 1 à 50 ms, tandis que le release couvre une large série de valeurs allant de 50 à 2000 ms. Pour ce dernier, quatre valeurs sont mises en évidence via une numérotation — elles correspondent à des durées populaires parmi les utilisateurs du hardware d’origine.
  • Le threshold, quant à lui, peut varier de 0 dBU à -50 dBU. Si vous le positionnez sur “Off”, vous pourrez profiter de la saturation à lampes seule sans pour autant engager le circuit de compression. Pratique.

A tout ceci s’ajoute la possibilité de travailler en sidechain (interne à 60 Hz ou externe) ainsi qu’un bouton “Mix” pour la compression parallèle.

Le bouton “I/O” link, quant à lui, permet de synchroniser les réglages de niveau d’entrée et de niveau de sortie dans l’idée d’avoir un gain sonore constant.

Enfin, dernier élément mais non des moindres, le bouton “Tone” est un peu un réglage magique permettant de contrôler l’équilibre du son en termes de fréquences, via des filtres EQ évolués. En position “dark”, le son sera chaud et profond — tandis qu’en position “lifted” les aigus se retrouveront soulevés sans jamais perdre de puissance.

Un compresseur 100% vintage

Lors de mes tests, la première chose qui m’a marqué sur le Kush AR-1, c’est la facilité d’utilisation.

C’est-à-dire que peu importe la source sonore sur laquelle je l’utilisais, je pouvais en quelques instants arriver à un son compressé presque toujours agréable — et ce même à des niveaux de réduction de gain élevés. Par exemple, il est possible de compresser une voix ou une batterie avec une GR de plus de 10 dB, et que le son reste transparent esthétique…

…j’allais marquer “transparent”, mais en fait ce n’est pas du tout le cas. En effet, AR-1 est un plugin résolument vintage, résolument coloré.

Typiquement, si vous voulez le son des Beatles ou de Pink Floyd, c’est vers ce plugin que vous devez vous tourner.

Le son est chaud et les harmoniques générées par la simulation de lampes merveilleuses.

Ceci dit, AR-1 a plus d’un tour dans son sac et s’avère être vraiment polyvalent. C’est sans doute un peu paradoxal, mais bien que l’effet soit très coloré, les différents réglages vous permettent d’accéder à toutes sortes de sonorités, de la compression la plus légère jusqu’au buss de batterie complètement écrasé :

Comme vous pouvez l’entendre, l’ambiance est old-school mais les possibilités sont énormes :

  • dans le cas #2, on a une réduction de gain (GR) de 5 dB en moyenne avec un threshold très bas et un niveau d’input également bas, ce qui donne une compression assez douce et neutre ;
  • dans le cas #3, le niveau d’input a été relevé et le niveau d’output abaissé, ce qui donne une GR de 14 dB ;
  • enfin, dans l’exemple audio #4, la GR cible est à nouveau de 5 dB mais le Threshold a été largement remonté, ce qui génère une saturation bien plus marquée que sur l’exemple #2.

Et puis, si vous jouez un peu avec le bouton “Tone”, vous pourrez avoir accès à un panel de tonalités absolument impressionnant grâce aux filtres EQ vraiment bien pensés :

Enfin, si l’exemple ici est basé sur un buss de batterie (source audio : Bordeline de Trevor de Clercq), le plugin est utilisable sur toutes sortes de sources sonores.

Je l’ai trouvé notamment efficace sur les percussions, mais aussi sur la guitare (acoustique ou électrique), la voix — et même en utilisation mastering, cas dans lequel le bouton “Tone” prend tout son sens.

En conclusion

Si vous aimez le son des Beatles, AR-1 est fait pour vous ! 🙂

En effet, le plugin de Kush Audio s’avère être un compresseur à la fois polyvalent mais avec un caractère vintage très marqué.

La saturation à lampes est agréable, mais surtout contrôlable grâce aux réglages de niveau d’entrée/sortie et de Threshold : maîtriser le gain staging au sein du plugin est sans aucun doute la clef pour pouvoir profiter des nombreuses textures sonores qu’il offre.

A ceci s’ajoute une vraie facilité d’utilisation, et la possibilité d’accéder à des niveaux de compression élevés sans nuire à la qualité du signal audio.

Bref, encore un super plugin d’un éditeur qui assurément ne déçoit pas !

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