Audient EVO 16 : l’Interface Parfaite à 8 préamps ?

9.5/ 10

Qualité sonore - 9

Fonctionnalités / Fabrication - 9.5

Rapport Qualité/Prix - 10

POUR
La facilité d'utilisation (dont notamment la fonctionnalité Autogain), le très bon son pour le prix, le design, la sélection de connectiques disponibles qui assure l'évolutivité

CONTRE
Pas de câble USB-C/USB-C, pas de connectique MIDI

A mon avis, Audient a frappé très fort avec son interface audio EVO 16.

Vous vous souvenez peut-être de mon test de la petite EVO 4, que j’avais déjà bien apprécié à l’époque et qui se positionne très bien parmi les petites interfaces entrée de gamme.

Le fait est que plus récemment, Audient a sorti la EVO 16, sa grande sœur.

Avec cette fois-ci 8 préamplis intégrés, pas mal de connectiques et surtout des fonctionnalités intéressantes…

…le tout pour un prix inférieur à 500 € !

Autrement dit, si vous voulez une interface avec pas mal de connectiques (pour enregistrer une batterie ou des synthés par exemple) et que votre budget est relativement restreint, cette EVO 16 est nécessairement un très bon choix.

Enfin, ne me croyez pas sur parole : je vais vous expliquer pourquoi j’ai vraiment adoré tester ce modèle dans cette review détaillée ! 🙂

N’hésitez pas, avant ou après la lecture, à regarder ma vidéo sur la EVO 16 qui inclut, notamment, un exemple d’enregistrement de batterie avec cette interface (surtout que si vous regardez cette vidéo avant le 02/01, il y a une EVO 16 à gagner ! Eh oui, on fait les choses bien sur Projet Home Studio ! 😉 ) :

https://www.youtube.com/watch?v=px7t7OTPCkM

Un produit bien construit et bien fini

Une fois l’interface sortie du très solide et très adéquat emballage (elle ne risque pas de s’abîmer durant le transport !), j’ai tout de suite retrouvé la sensation que j’avais eu en testant la petite EVO 4 : j’étais face à un produit bien usiné, très propre, qui inspirait tout de suite confiance.

Surtout que cette fois-ci, à part le panneau frontal qui a l’air d’être plastifié, tout le corps du produit est en métal.

Le choix des matériaux semble qualitatif, et les connectiques sont mêmes des Amphenol (connectiques équivalentes à du Neutrik que j’utilise régulièrement lorsque je fabrique des câbles).

On retrouve bien entendu le design des produits EVO, avec une dominante de couleur noire et un côté très moderne et plutôt épuré, qui je trouve passera très bien dans la plupart des studios.

L'interface audio EVO 16 de chez Audient

Dans la boîte, au-delà de l’indispensable câble d’alimentation secteur, la boîte contient un câble USB-A <=> USB-C qui vous permettra bien sûr de connecter votre interface à votre ordinateur. Dommage qu’il n’y ait pas également de câble USB-C <=> USB-C, pour faciliter par exemple la connexion sur des Mac.

Enfin, on notera aussi le fait que si par défaut la EVO 16 est conçue pour être posée sur un bureau, vous pouvez lui adjoindre gratuitement des oreillettes et ainsi la monter en rack. De ma compréhension, ces oreillettes sont fournies par défaut sur certains magasins mais doivent être demandées à l’achat dans d’autres.

C’est plutôt pratique, et permet donc à la fois d’avoir une installation fixe dans un studio ou quelque chose de plus mobile si vous devez déplacer votre interface de temps en temps.

Des connectiques bien pensées

Au niveau des connectiques, Audient a vraiment très bien fait les choses à défaut d’innover réellement (en même temps, il n’y avait pas besoin de réinventer la roue sur ce point).

En façade, vous retrouvez de gauche à droite :

  • deux entrées combo jack/XLR vous permettant de brancher des guitares (deux DI à transistor JFET sont intégrées), deux microphones ou deux appareils travaillant au niveau ligne ;
  • un certain nombre de boutons numérotés et de boutons de fonction permettant de contrôler les différents canaux (on en reparlera un peu plus tard) ;
  • un petit écran qui vous affiche toutes les informations utiles lorsque vous effectuez des réglages ;
  • un gros encodeur très agréable à tourner, qui permet d’ajuster notamment le gain des préamplis ou le volume des sorties audio ;
  • deux sorties casques indépendantes au format jack 6.35 mm ;
  • un bouton “F” (“Fonction”) dont le comportement est paramétrable depuis le logiciel fourni avec l’interface (par exemple, le bouton peut vous permettre de passer le signal en mono ou de baisser le volume de 10 dB).
Connectiques à l'arrière de l'interface audio Audient EVO 16
Connectiques à l’arrière de l’interface audio

A l’arrière, on retrouve à peu près tout ce dont on pourrait rêver :

  • 6 entrées supplémentaires microphone ou ligne ;
  • 8 sorties au niveau ligne, pour relier vos enceintes et/ou votre matériel hardware ;
  • et enfin une double paire d’entrées/sorties ADAT, ce qui vous permet potentiellement d’ajouter 16 canaux à votre interface.

Autant dire qu’en l’état, c’est une interface avec des connectiques déjà très complètes, mais qui est également évolutive sur le long terme. Très appréciable.

On regrettera par contre l’absence de connectique MIDI : certes tout le monde n’en a pas besoin, mais je trouve que c’est quand même important d’avoir l’option. Dommage.

Une utilisation intuitive

Pour moi, l’un des gros points fort de la EVO 16, c’est sa facilité d’utilisation.

Moyennant bien sûr une lecture du manuel si vous êtes débutant(e) avec ce type de matériel, vous vous rendrez compte que régler cette interface est vraiment un jeu d’enfant, grâce à la technologie “Motion UI” conçue par Audient.

Concrètement, de quoi s’agit-il ?

Eh bien, l’idée, c’est que 99% des options et réglages sont accessibles en quelques clics depuis le panneau frontal de la EVO 16.

Prenons quelques exemples :

1. Vous voulez régler le volume du casque #2

Eh bien vous appuyez sur le bouton “Casque 2”, et vous tournez le gros encodeur rotatif pour monter le volume.

2. Maintenant vous voulez monter le volume des enceintes

Eh bien vous appuyez sur le symbole d’enceintes, et vous tournez à nouveau l’encodeur rotatif pour monter le son.

3. Et tiens, si je voulais activer l’alimentation fantôme sur le canal #1 où j’ai branché mon microphone

Eh bien, vous appuyez sur le bouton avec le numéro 1, et vous appuyez sur le bouton de l’alimentation fantôme “48V”.

Le petit écran vous affiche alors une confirmation visuelle que tout s’est bien passé.

4. Ah et puis c’est ma guitare qui est branchée sur l’entrée #2, donc il faut que j’active l’entrée instrument

Vous appuyez sur le bouton avec le numéro 2, vous appuyez sur le symbole de guitare…

A nouveau, le petit écran vous indique que ça a fonctionné.

Et ainsi de suite.

Tout est vraiment ULTRA SIMPLE, ultra intuitif, et rapide.

C’est vraiment bluffant.

La fonctionnalité Autogain

Toujours dans cette idée de faciliter l’utilisation, la EVO 16 intègre également une option “Autogain”, qui permet de régler automatiquement le gain des préamplis en fonction du niveau du signal entrant.

Comme vous le verrez dans ma vidéo en début d’article (que je vous invite vraiment à regarder, je suis allé exprès au Makeli Studio géré par Camille Bertrand pour vous montrer un cas d’utilisation en conditions réelles 😉 ), c’est particulièrement pratique si vous débutez ou si vous souhaitez régler en quelques secondes le volume de vos préamplis pour enregistrer une batterie.

Encore plus si vous êtes tout(e) seul(e) : ça vous évite de faire l’aller-retour en permanence entre votre interface et votre kit de batterie.

Et à nouveau, la procédure de gain staging automatique est on ne peut plus simple à suivre :

  1. vous appuyez sur le bouton vert avec le symbole de microphone sur le devant de l’interface ;
  2. vous choisissez les numéro des entrées que vous voulez régler ;
  3. vous appuyez à nouveau sur le bouton vert ;
  4. vous jouez pendant une trentaine de secondes, jusqu’à ce que l’interface vous dise que c’est fini ;
  5. et voilà, vous pouvez enregistrer.

Très pratique, mais aussi très efficace car ça fonctionne vraiment bien.

Et le son ?

Mais du coup, est-ce que ça sonne bien ?

Eh bien, vous retrouverez bien sûr l’exemple audio sans effet de l’enregistrement de batterie dans la vidéo en début d’article.

Ceci dit, durant mes quelques semaines de test, j’ai trouvé le son de la EVO 16 qualitatif : certes on n’est pas au niveau d’une interface qui coûterait 3 fois plus cher, mais la EVO s’en sort vraiment très bien et donne de bons enregistrements complètement exploitables.

Les préamplis sont neutres, et même si j’aurais une préférence pour ceux intégrés aux interfaces iD de la même marque qui sont un peu plus musicaux, on parle de variations très faibles et ceux de la EVO 16 sont déjà plus que suffisants.

Au niveau des sorties audio, comme sur la EVO 4, j’ai trouvé que l’image stéréo était un peu resserrée, mais le son reste bon, sans saturation, et on n’aura absolument aucun problème à utiliser cette interface pour travailler en contexte studio ou home studio.

En résumé, tout est OK du côté du son ! 🙂

Les aspects logiciels

Pour terminer cette review, je vous propose de parler un peu de tout ce qui touche aux logiciels, à savoir les drivers, le logiciel de contrôle et le bundle Arc.

Installation des drivers

Comme toute interface, il faut bien sûr installer les drivers officiels pour pouvoir en profiter dans de bonnes conditions : https://evo.audio/products/audio-interfaces/evo-16/downloads/

Durant mes tests, j’ai eu l’occasion d’installer la EVO 16 aussi bien sur le PC de mon studio sous Windows 10 que sur un Mac M1.

Dans les deux cas, l’installation a été extrêmement rapide et tout a fonctionné du premier coup.

On apprécie.

Latence

Maintenant la latence, qui est toujours un sujet avec les interfaces audio.

Bien entendu, cela va toujours dépendre de la configuration de votre ordinateur. Ceci dit, avec la mienne (celle-ci) j’ai obtenu des chiffres très honorables et j’ai trouvé au global l’interface plutôt stable et complètement utilisable.

Taille du Buffer (en samples)Latence de l’EVO 16 à 44100 HzLatence de l’EVO 16 à 96000 Hz
324,63 ms4,42 ms
1288.79 ms5,08 ms
51226,5 ms18,1 ms
102449,7 ms50,1 ms

Aucun problème, donc, de ce côté-là.

Logiciel de contrôle

Lorsque vous installez les drivers de la EVO, un petit logiciel est en même temps installé sur votre ordinateur.

Ce logiciel (qui lui-même porte le nom EVO…) vous permet de contrôler à distance certains paramètres (mute, solo…) de votre interface ou piloter les différents niveaux de volumes en entrée, mais surtout vous permet de gérer comme vous le voulez le routing du signal audio vers les différentes sorties de votre carte son.

Le logiciel de contrôle de la Audient EVO 16

En plus du “master mix”, vous avez en effet 4 cue différentes, ce qui vous permet par exemple de faire en sorte que les sorties casques entendent un mix différent de celui envoyé sur les enceintes de monitoring.

Des fonctionnalités de talkback et de loopback sont également accessibles depuis cette interface graphique.

Au global, si j’ai trouvé ce petit logiciel un peu trop simplifié/édulcoré pour qu’il soit vraiment 100% intuitif (les abréviations c’est bien, mais quand il y en a trop c’est un peu confusant), il vous permet tout de même de faire toutes sortes de routing audio de façon relativement avancée, ce qui est quelque chose de positif.

Bundle de plugins

Enfin, comme les autres produits de la marque Audient, la EVO 16 vous donne accès au sympathique bundle de plugins Arc, lequel inclut notamment des licences pour Cubase LE, TwoNotes Torpedo Wall of Sound et pour le synthétiseur virtuel Retrologue 2.

En conclusion

In fine, après mes nombreux tests, je trouve que la proposition d’Audient avec la EVO 16 est vraiment intéressante et qualitative.

Nul doute que pour les home studios ou les petits studios cherchant une interface en-dessous des 500€ mais capable d’enregistrer beaucoup de pistes avec une vraie qualité sonore n’auront pas à chercher bien plus loin : avec la EVO 16, vous avez tous les outils nécessaires pour travailler dans de très bonnes conditions et produire des sons de qualité professionnelle.

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