Qualité sonore - 9
Fonctionnalités / Fabrication - 9.5
Rapport Qualité/Prix - 9.5
POUR
Le son d'une façon générale, les bonnes métriques de latence, la qualité de fabrication
CONTRE
Pas de connectique MIDI, l'image stéréo peut-être un peu trop resserrée
Lorsque l’on pense à Audient et aux interfaces audio, on pense nécessairement à la fameuse série iD que la marque développe depuis quelques années, et qui est plutôt très appréciée dans le monde — notamment en contexte home studio.
Mais plus récemment, la marque anglaise nous a quelque peu surpris en annonçant au NAMM 2020 la EVO 4, une toute nouvelle interface au design moderne mais visiblement orientée entrée de gamme.
Toutefois, si cette EVO 4 semble avoir été pensée notamment pour un public de podcasteurs ou de gamers, elle se défend vraiment très bien pour son prix ce qui en fait, comme nous allons le voir dans ce test, un choix très intéressant pour le débutant en home studio souhaitant enregistrer sa guitare ou sa voix sans prise de tête.
Explications…
D’abord, le boîtier et ses connectiques
Plutôt bien protégée dans sa boîte (qui contient une petite carte d’aide à l’installation et un câble USB-C — n’hésitez pas à aller voir mon mini-unboxing sur ma page Facebook), la EVO 4 surprend un peu par son design moderne et épuré.
Le prix n’est pas très élevé, mais un soin particulier semble en effet avoir été apporté à l’aspect visuel de l’interface : le matériau plastique noir mat est de bonne qualité, la finition est appréciable, et on a même des connectiques XLR Amphenol à l’arrière. Le tout donne donc une impression de sérieux : on a pas du tout l’impression d’un jouet, et il n’y aura donc pas besoin de cacher l’interface sous le bureau… 🙂
Le seul point un peu gênant, c’est que le plastique dont est fait la EVO 4 a tendance à marquer lorsqu’on le manipule, mais les traces de doigts disparaissent bien entendu avec un coup de chiffon doux type essuie lunettes. Donc, pas un vrai problème.
A l’avant de l’interface, on retrouve une entrée instrument haute impédance (entrée DI) et une entrée casque.
A l’arrière, on a bien sûr le port USB qui permet de relier l’interface à l’ordinateur (et par là-même de l’alimenter en courant électrique), deux sorties lignes pour brancher des enceintes de monitoring et deux entrées mixtes XLR/jack (qui jouent donc le rôle d’entrées micro ou ligne, au choix).
Enfin, sur le dessus de l’appareil, on retrouve :
- un encodeur rotatif unique et très doux à tourner, qui vous permettra de contrôler la plupart des paramètres de l’interface ;
- une série de boutons permettant :
- soit d’activer différentes fonctionnalités, telles que l’alimentation phantom +48 volts ou le réglage automatique du gain des préamplis ;
- soit de sélectionner le paramètre qui sera contrôlé par l’encodeur rotatif (niveau de gain des préamplis, niveau de sortie des enceintes, etc.).
Bref, pas mal d’options pour un boîtier somme toute de taille modeste puisqu’il fait environ 14 centimètres de long, 7 de large et 7 de hauteur.
En tous cas, pour un débutant en home studio, ça me semble largement suffisant, sauf à ce que vous ayez besoin d’une connectique MIDI.
Une utilisation plutôt agréable
Qui dit interface entrée de gamme dit souvent compromis de qualité sur quelque chose.
Toutefois, à l’utilisation, j’ai été agréablement surpris par ce que me proposait l’EVO 4 d’Audient, aussi bien d’un point de vue fonctionnel qu’en termes de son.
Des fonctionnalités pratiques
Le bouton unique contrôlant tous les paramètres nécessite un petit temps d’adaptation, mais au final tout est très bien pensé et on oublie vite qu’il faut sélectionner le paramètre que l’on souhaite modifier avant de tourner le bouton.
Ainsi, pour régler le niveau de gain, vous devez par exemple cliquer sur le numéro de l’entrée dont vous voulez gérer le préampli, puis tourner le bouton.
Idem pour le volume du casque, des enceintes, ou de la panoramique (l’EVO 4 vous permet en effet de contrôler la panoramique du son qui en sort : pas très utile, mais j’imagine que certaines personnes ayant des contraintes sur la position de leurs enceintes peuvent en profiter).
A ceci s’ajoutent différentes fonctionnalités plutôt efficaces et en tous cas très bien pensées.
Ainsi, si vous branchez votre casque sur l’entrée casque, la sortie enceintes est automatiquement désactivée ce qui est vraiment pratique à l’utilisation.
Un mode “Direct Monitoring” est également intégré, ce qui implique que vous pouvez par exemple régler la quantité de signal brut avant enregistrement que vous souhaitez entendre dans vos enceintes ou dans votre retour casque (à nouveau, en utilisant l’encodeur rotatif).
Enfin, durant mes tests, j’ai fortement apprécié l’option de gain automatique (autogain) activable sur les préamplis de l’interface et très efficace : ça me semblait initialement être un gadget, mais j’ai vite été convaincu de l’utilité. En tous cas, si vous débutez, cette fonctionnalité vous permettra de vous assurez que vous enregistrez toujours au bon niveau.
Un son très correct pour le prix
Niveau son, l’Audient EVO 4 m’a vraiment convaincu durant mes tests.
Certes, on ne parle pas de matériel haut de gamme, mais les performances sonores sont honorables et dépassent à mon goût ce que l’on peut retrouver sur le marché pour le même genre de prix.
En termes d’écoute, le son est plutôt précis et propre ce qui permet de mixer sa musique dans de bonnes conditions. Les haut-médiums sont peut-être très légèrement mis en avant, ce qui renforce sans doute cette impression de précision.
L’image stéréo n’est pas mauvaise du tout, dans le sens où on peut facilement repérer la position d’un instrument dans le mix — toutefois j’ai remarqué qu’elle avait tendance à être un peu plus resserrée que sur d’autres interfaces.
En termes d’enregistrement, les préamplis de l’EVO 4 se débrouillent très bien et ont un bruit de fond assez faible (-102 dBFS en fin de course sur le modèle que j’ai testé). Certes, ils sont vraiment neutres, voire un peu stériles par rapport à ce qu’on retrouve sur la iD4, mais ils restent parfaitement utilisables pour faire des enregistrements home studio de bonne qualité.
Bref, niveau son, tout est bon pour moi pour une interface sur cette gamme de prix.
Et pour finir, l’aspect logiciel de l’EVO 4
Bien souvent, lorsque l’on choisit une interface audio, l’un des principaux critères que l’on regarde est la latence : en effet, à partir du moment où l’on souhaite enregistrer un instrument tout en ayant un retour instantané du son de l’ordinateur, avoir une latence faible est importante.
A nouveau sur ce point de la latence, la Audient EVO 4 s’en sort vraiment bien. Voici quelques mesures que j’ai effectuées (avec cette configuration de PC) :
Taille du Buffer (en samples) | Latence de l’EVO 4 à 44100 Hz | Latence de l’EVO 4 à 96000 Hz |
32 | 5,40 ms | 4,42 ms |
128 | 9,84 ms | 5,08 ms |
512 | 28,5 ms | 18,1 ms |
1024 | 99,4 ms | 50,1 ms |
Donc des chiffres très corrects, surtout pour une interface alimentée en USB. Et niveau stabilité, rien à redire : je n’ai rencontré aucun problème de déconnexion durant mes tests.
Par contre, c’est plus l’installation des drivers audio qui m’a posé problème. Après avoir perdu une quinzaine de minutes, je me suis toutefois rendu compte que les problèmes que je rencontrais venaient du fait que j’avais déjà une interface audio branchée. J’ai donc éteint celle-ci, et l’installation s’est ensuite déroulée sans soucis.
Enfin, niveau pack de logiciels, l’EVO 4 vous permet, tout comme les autres interfaces audio de la marque, d’accéder à l’offre Arc, qui propose des plugins intéressants qui seront sans doute utiles (au moins pour partie) à la plupart des utilisateurs. Notez ainsi la présence gratuite de Cubase LE pour vous permettre d’enregistrer sans attendre vos morceaux si vous ne possédez pas encore de DAW.
En conclusion
Au final, mon test de la Audient EVO 4 a été très concluant : la fabrication est de bonne qualité, le son est plutôt très bon pour la gamme de prix, et les performances logicielles sont très correctes voire meilleures que certaines interfaces de la concurrence.
De fait, la EVO 4 me semble être un très bon choix si vous souhaitez vous enregistrer dans de bonnes conditions mais avec un matériel facile à prendre en main.
Autrement dit, il ne s’agit pas d’une interface professionnelle, mais elle sera bien adaptée pour un usage home studio débutant, pour des enregistrements pour une chaîne YouTube de gaming ou pour créer un podcast.
Commentaires (2)
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Bonne explication du produit avec ses pleins et ses déliés, situations et possibilités claires, on sait ou on va, donc merci de ton concourt si précis.
Merci <3 !