On entend souvent parler de GLUE SONORE.
C’est un terme qui revient partout dans les articles, les posts Facebook ou les vidéos YouTube qui parlent du mixage et du mastering.
Je l’ai moi-même utilisé pas mal de fois sur ma chaîne YouTube.
Mais malgré l’omniprésence de ce mot autour de nous, il est souvent difficile à comprendre pour un débutant de mixage.
De quoi parle-t-on réellement ?
C’est quoi la glue sonore ?
Comment fait-on pour EN AJOUTER ?
Toutes les réponses, dans cet article ! 🙂
Au passage : si jamais vous n’êtes pas encore à l’aise avec la compression : sachez que je sors bientôt une formation dédiée sur le sujet qui vous apprendra une fois pour toutes à bien utiliser un compresseur.
Si vous voulez vraiment vous améliorer un grand coup en mixage en maîtrisant cet outil pour de bon, c’est clairement la formation qu’il vous faut.
👉 Si ça vous intéresse, cliquez ici pour être tenu au courant dès que ça sort ! 😊
La Glue Sonore : Définition
La glue sonore est un terme couramment utilisé dans le domaine du mixage audio pour décrire l’effet de cohésion et de solidité qui unit les différentes pistes d’un mix.
C’est cette sensation que tous les éléments musicaux, bien que distincts, appartiennent à un ensemble homogène et cohérent.
La glue sonore transforme un groupe de pistes individuelles en une entité musicale unifiée, donnant ainsi une impression de professionnalisme et de finesse au mix.
Imaginez un groupe de musiciens jouant dans une pièce : si vous écoutez le concert, vous avez nécessairement l’impression que tous les instruments jouent ensemble, il y a une unité qui se dégage du concert.
Par contre lorsqu’on enregistre et qu’on mixe séparément plusieurs pistes de différents instruments, il n’y a pas toujours de cohésion similaire.
Cela peut être dû aux traitements appliqués, mais aussi à des choses toutes simples comme le fait que les instruments n’ont pas tous été enregistrés dans les mêmes conditions.
Et c’est justement cette cohésion, cette GLUE SONORE, qui manque et que l’on va généralement chercher à reproduire.
En fait, la glue sonore, c’est l’effet qui fait que tous les instruments semblent être parfaitement intégrés et travailler ensemble harmonieusement, plutôt que de sonner comme des éléments séparés enregistrés indépendamment.
Et pour dire les choses clairement, cette glue sonore est importante car elle peut faire la différence entre un mix professionnel et un mix amateur :
- Cohésion — La glue sonore permet de lier les instruments et les voix, créant une harmonie globale qui rend le morceau plus agréable à écouter. Sans cette cohésion, un mix peut sembler dispersé et désordonné, avec des éléments sonores qui ne s’intègrent pas bien les uns aux autres.
- Uniformité Dynamique — En utilisant des techniques telles que la compression, la glue sonore aide à équilibrer les niveaux dynamiques des différentes pistes, empêchant certains éléments de dominer excessivement le mix et assurant que chaque élément trouve sa place.
- Perception de la Qualité — Un mix avec une bonne glue sonore est perçu comme étant de meilleure qualité. Les auditeurs ont tendance à préférer les morceaux qui sonnent unifiés et professionnels, même s’ils ne peuvent pas identifier précisément pourquoi.
Glue sonore : un exemple
Pour bien comprendre les choses, je vous ai préparé un petit exemple, qui j’espère sera le plus clair possible.
Toutefois, laissez-moi vous mettre en garde : même si j’ai forcé le trait ici, lorsqu’on parle de glue sonore, on parle de quelque chose qui est subtil.
Limite, qui est plus proche du ressenti que du très clairement audible.
Autrement dit, on ne va pas être sur quelque chose d’évident, donc :
- écoutez les exemples sur un bon casque ou de bonnes enceintes ;
- au besoin réécoutez les plusieurs fois.
Voici le fichier audio qui va nous servir de base :
Comme vous pouvez l’entendre, c’est tout simple : on a une batterie, et un synthétiseur.
Ce que nous pouvons par contre remarquer, c’est que ça manque de cohésion : on a l’impression d’avoir deux pistes qui ne travaillent pas vraiment ensemble.
On a d’un côté les percussions, et de l’autre le synthé.
Ca manque de densité, de cohésion, de lien entre les instruments.
On n’a pas l’impression que tout le monde joue “dans la même pièce”.
Maintenant, si j’ajoute de la glue sonore justement avec des compresseurs (nous reparlerons un peu après de tout ce qui est réglage), on obtient ceci :
Et là, ça a changé la donne : on a un morceau avec beaucoup plus de cohésion et de densité. Ca sonne tout de suite “mieux”.
Concrètement, voici les choses que vous pouvez entendre :
- à cause de la compression on a fait ressortir le punch de la batterie ;
- mais surtout, entre les coups de kick et de caisse claire, les sons les moins forts ont été remontés en niveau. Par exemple, les coups de cymbale les plus légers sont désormais plus audibles et leur niveau a été lissé.
- la ligne de basse jouée par le synthétiseur semble plus forte, et elle est plus dense, plus ronde, plus lourde qu’auparavant ;
- au global on a une impression de plus grande cohésion entre les instruments, ça fait plus “produit fini”.
Eh bien, c’est ça la glue sonore : ça glue les instruments entre eux ! 🙂
Comment ajouter de la glue sonore ?
Mais encore faut-il savoir l’ajouter, cette glue sonore !
Vous avez plusieurs façon de faire.
Déjà, il faut bien se rendre compte qu’avant tout, l’aspect “cohésion des instruments” vient du mixage.
C’est-à-dire que c’est votre façon de mixer qui va influencer sur si oui ou non les instruments donnent l’impression de jouer ensemble.
Si vous utilisez une réverbe différente pour chacune de vos 50 pistes par exemple, il est fort à parier que vous n’allez pas renforcer la cohésion entre vos instruments.
Cependant, il est impossible pour moi de vous donner des conseils de mixage précis sur ce point : c’est vraiment une histoire de perception et de direction artistique. Il n’y a pas UNE technique de mixage qui permettrait d’avoir de la cohésion de façon certaine.
Sauf, lorsque l’on parle de traitement sur un buss.
Un buss de batterie par exemple, ou pourquoi pas le buss master (dans une logique de mastering par exemple).
En effet, si vous avez déjà mixé votre morceau ou un groupe de pistes et que vous souhaitez lui donner plus de cohésion, vous pouvez appliquer des traitements directement sur le buss pour ce faire.
De fait, la technique de compression parallèle est une option qui fonctionne plutôt bien.
Mais, ce n’est pas la seule et j’ai tendance par défaut à recommander une technique basée sur la compression classique.
Typiquement en utilisant un compresseur type SSL, vous pouvez faire des choses intéressantes en utilisant ce genre de réglages :
- ratio faible ou moyen (inférieur ou égal 4:1 sur ce type de compresseur) ;
- attaque lente, pour laisser passer les transitoires (typiquement 30 ms sur ce type de compresseur) ;
- release rapide ou relativement rapide, pour suivre les variations de la musique (typiquement inférieur ou égal à 0,3 secondes sur ce type de compresseur).
Si vous n’êtes pas familier(-ère) avec ces réglages, je vous conseille de regarder mon dossier sur l’utilisation des compresseurs.
Et si vous ne connaissez pas bien les compresseurs SSL, vous pouvez regarder ma vidéo ci-dessous (mais notez que la technique est réplicable avec d’autres types de compresseurs) :
Bref, avec ce type de réglages, vous allez laisser passer les transitoires grâce à l’attaque lente mais compresser ce qui se trouve ENTRE les transitoires.
Donc vous allez lisser le volume des sons les moins forts
En conséquence, comme les variations dynamiques des sons moins forts sont lissées, vous allez avoir l’impression que ces sons deviennent plus nets, et ces sons vont remplir de façon plus dense l’espace entre les transitoires.
Vous aurez alors l’impression que les instruments gagnent en cohésion.
Et vous aurez tout simplement ajouté de la glue sonore à votre morceau ou à votre groupe de pistes.
Une explication en image
Pour illustrer ce que l’on vient de dire, je vous propose une petite explication en image.
Imaginons que votre signal audio de votre buss master soit comme ça :
Si on compresse avec une attaque lente, on laisse passer les gros transitoires, mais on compresse ce qu’il y a après.
De fait, le signal après compression va ressembler plutôt à ceci :
On a bien nivelé entre les crêtes le signal audio, et ce faisant on a apporté de l’homogénéité et de la cohésion à notre mix.
Donc, on a ajouté de la glue sonore.
En conclusion
Voilà, vous avez toutes les bases pour bien comprendre la notion de glue sonore.
Petit conseil : là tout de suite, n’hésitez pas à réécouter les exemples audio un peu plus haut. Maintenant que vous avez eu les explications, ça sera peut-être un peu plus clair.
Mais aussi, n’hésitez pas à expérimenter de votre côté sur l’un de vos morceaux en utilisant un compresseur.
Pour rappel, n’oubliez pas, si vous voulez vraiment devenir à l’aise avec ce type d’outils, je sors bientôt une formation sur le sujet.
👉 Si ça vous intéresse, cliquez ici pour être tenu au courant dès que ça sort ! 😊
Commentaires (6)
Laisser un commentaire
Bonjour
Merci pour cet article. Toutefois, il me semble qu’il y a une contradiction dans l’article:
“ attaque lente, pour laisser passer les transitoires (typiquement 30 ms sur ce type de compresseur) ”
puis paragraphe Une Explication par l’image:
“ Si on compresse avec une attaque rapide, on laisse passer les gros transitoires, mais on compresse ce qu’il y a après.”
Alors lente ou rapide ?
Bonjour,
Il y avait deux petites coquilles, que j’ai corrigées à l’instant 🙂 C’est bien une attaque lente 🙂
Merci !
Hello Adrien, merci pour cet article didactique.
Je crois qu’il y a une incohérence entre la description des réglage de compression (où tu parles d’attaque lente) et le texte sous le premier diagramme (où tu parles d’attaque rapide).
Hello,
Yes quelqu’un me l’a fait remarquer aussi, j’ai corrigé 🙂 merci !
Bonjour et merci pour vos article toujours très clairs et accessibles!
Ma question est simple, dans l’exemple final, le compresseur est appliqué sur la piste master?
Tout à fait 🙂