Pulsar Audio Mu : le Test Complet

9.5/ 10

Qualité sonore - 10

Fonctionnalités / Interface - 9

Rapport Qualité/Prix - 9.5

POUR
Le caractère de la compression, la qualité de la saturation à lampes, le circuit de sidechain évolué

CONTRE
L'impossibilité de désactiver la compression pour n'avoir que la saturation

Le Manley Stereo Variable Mu, vous connaissez ?

Il s’agit sans doute de l’un des compresseurs de studio les plus connus (après toutefois les 1176, LA-2A et consorts) — mais peut-être aussi l’un des plus chers, puisqu’un exemplaire coûte environ entre 4500 et 5500 €.

Hors de portée, du coup, de nombreux studios ou home studios.

Heureusement, la marque franco-italienne Pulsar Audio a conçu un plugin simulant ce compresseur hardware, nommé simplement “Mu“, et que j’ai eu l’occasion de tester.

Voici donc, à travers cet article, le résultat de mes expériences… 🙂

L'interface du plugin Pulsar Mu

Interface et réglages

L’interface en elle-même est très esthétique, rappelant par son design et sa palette de couleurs le matériel hardware simulé par le plugin.

Malheureusement, on notera qu’elle n’est pas redimensionnable, ce qui est susceptible de gêner un peu les utilisateurs travaillant sur des écrans plus grands que du full HD (1920 x 1080 px). [Edit 17/01/2020 : La mise à jour 1.1.2 corrige ce point]

Ceci dit, elle reste très lisible et est séparée en trois grandes parties que nous allons regarder en détail : les outils de metering en haut, les réglages de compression au milieu et les réglages de sidechain en bas.

Des outils de mesure simples mais efficaces

Le metering proposé par Mu est assez standard, mais le plugin a pour particularité de proposer deux visions différentes — c’est-à-dire deux modes de mesure différents.

En mode “classique”, vous avez ainsi accès à deux vu-mètres, qui ne peuvent afficher que le niveau de réduction de gain. Personnellement, c’est ce que je préfère, et cela prend notamment son sens avec Mu car le compresseur a une plage de fonctionnement “idéal” relativement réduite par rapport à d’autres plugins.

En cliquant n’importe où sur les vu-mètres, il est par contre possible de passer à un mode de mesure dit “moderne”, sur lequel vous retrouverez la réduction de gain sous forme d’un graphique évoluant avec le temps, mais également trois indicateurs de niveau (entrée, sortie et GR).

Le metering moderne de Pulsar Mu

Les contrôles principaux du compresseur

Le réglage d’input unique, en position centrale, permet bien sûr de régler le niveau d’entrée, mais il permet surtout de gérer la quantité de saturation apportée par le plugin. En effet, celui-ci simule un circuit d’amplification à lampes — aussi, plus vous augmenterez le réglage d’input, plus la saturation sera marquée.

Pour le reste, on retrouve en grande partie les réglages standards des compresseurs, avec toutefois quelques spécificités :

  • Le threshold (seuil) permet certes de gérer la partie du signal qui est compressée, mais il influe aussi fortement sur le ratio (comme sur le compresseur analogique d’origine) : lorsque le threshold est bas, le ratio est élevé, et inversement ;
  • L’attaque et le release sont interdépendants, bien qu’ils soient réglables indépendamment (ce qui m’empêche de vous donner des chiffres exacts en millisecondes, bien qu’il y ait quelques indications dans le manuel) ;
  • Le make-up gain, nommé simplement “output”, se comporte lui de façon complètement standard. On regrettera cependant le fait que la course du potentiomètre (de -24 à +12 dB) ne permette pas de compenser totalement le gain d’entrée (qui lui va de +0 à +32 dB).

Par ailleurs, il est important de noter que si le réglage d’input est unique, les contrôles du compresseur sont tous en double. Ceci est lié au fait que Mu est capable de travailler aussi bien en mode L/R qu’en mode Mid/Side, ce qui est vraiment très appréciable.

Des fonctionnalités de sidechain avancées

Pulsar Mu se démarque également par une série de réglages de sidechain particulièrement bien pensés, mais que je conseillerais par contre aux plus débutants d’éviter dans un premier temps au risque de nuire à l’ensemble du mix.

Les fonctionnalités de sidechain de Mu

Ainsi, dans le panneau inférieur du plugin, on retrouve tout d’abord une série de filtres permettant de contrôler avec précision le comportement du compresseur : un filtre passe-haut classique est bien sûr présent, mais vous avez aussi accès à un filtre en cloche et un filtre high-shelf. Ce dernier permettra par exemple de gérer la brillance du mix au global.

Et puis, Mu vous donne aussi accès à une fonctionnalité de look-ahead/look-behind qui permet au compresseur de réagir en avance ou avec du retard par rapport au mix.

Ainsi, pour récupérer un peu de transitoires, il vous suffira de tourner le bouton dans le sens “look-behind” — ou au contraire, pour activer le compresseur avant même le transitoire, de tourner le bouton dans le sens “look-ahead”.

Un compresseur pour souder le mix, mais pas que…

Le compresseur analogique sur lequel Mu est basé est particulièrement célèbre pour sa capacité à ajouter facilement de la glue sonore à un mix.

Bien entendu, le plugin le peut aussi — mais il a également plus d’un tour dans son sac.

Mon premier réflexe lorsque j’ai lancé Mu, aussi étonnant que ça puisse paraître, a été de tester non pas le circuit de compression mais plutôt la saturation à lampes.

Clairement, on est en présence d’une saturation extrêmement agréable et progressive. Vous pourrez l’utiliser sur tout un tas d’instruments : je pense naturellement à la basse ainsi qu’à la batterie, pour donner du caractère et de l’épaisseur, mais pas que.

On regrettera simplement l’impossibilité de désactiver le compression pour ne profiter que de la saturation.

Voici un exemple de ce qu’on peut obtenir sur une piste de basse (issue du morceau All Souls Moon de James May):

Concernant la compression par elle-même, il est vraiment super facile d’ajouter de la glue sonore à vos mix avec Pulsar Mu : en quelques instants, on peut donner l’illusion que les instruments jouent de façon beaucoup plus soudée et homogène, tandis que le plugin apporte une qualité analogique “3D” à l’image stéréo.

Vraiment sympa.

Par contre, attention sur les aigus : Mu est très efficace pour compresser les aigus aussi bien que les autres bandes de fréquences, mais il peut parfois les rendre légèrement râpeux. Il faudra donc être attentif, et ne pas hésiter à utiliser le réglage de compression parallèle au besoin.

Voici un exemple audio sur un mix complet (le très bon morceau Pretty Girls de Magna Opus), avec environ 4 dB de réduction de gain :

Comme vous pouvez l’entendre, le mix gagne en cohésion, mais Mu a également un caractère assez marqué concernant la façon dont il apporte de l’énergie et du punch. Faites attention à la grosse caisse et à la caisse claire, notamment…

Ce comportement le rend d’ailleurs très intéressant lorsqu’il est ajouté sur les buss de batterie : on peut facilement ajouter du claquant, de l’agressivité, mais toujours en gardant un son rond et dense.

Enfin, sur les voix Mu permet de niveler très facilement les pistes en apportant une vraie consistance qui facilitera l’intelligibilité des paroles. Voici un exemple (avec le morceau de James May) :

En conclusion

Ce que je pense de Mu ?

Pour moi, c’est avant tout un excellent compresseur.

Certes, je n’ai pas l’original pour pouvoir comparer, mais à la limite ce n’est pas le plus important : ce qui est important, c’est que Mu de Pulsar Audio sonne merveilleusement bien dans de nombreux contextes, que ce soit pour ajouter de la glue sonore, ajouter du caractère et du punch à une piste de batterie ou encore pour apporter de la couleur à une piste de basse.

Mention spéciale, toutefois, à la capacité qu’a le plugin à lier les instruments lorsqu’il est positionné sur un groupe de pistes ou bien sur le mix buss.

In fine, bien qu’il ne s’agisse que de son deuxième plugin, la marque Pulsar Audio réussit à nouveau à proposer un effet de grande qualité, témoignant du sérieux avec lequel elle aborde la modélisation de matériel analogique.

Commentaires (2)

Laisser un commentaire

Pascal Ferrari / Répondre

Bonjour,

Désormais, le Mu est complétement redimensionnable.
Bravo pour votre site…

Adrien Administrateur / / Répondre

Merci 🙂 !
Oui j’avais édité le texte à l’époque mais pas l’encart en haut. J’ajuste ça.

Laissez un commentaire

Nous respectons votre vie privée : votre adresse mail ne sera pas publiée.