POUR
La qualité de la simulation acoustique, les possibilités créatives, la présence d'un LFO modulant plusieurs paramètres, les options de circuit-bending
CONTRE
L'interface un peu petite bien qu'esthétique, le fait qu'il n'y ait qu'un seul LFO et pas de matrice de modulation
Ayant testé en 2018 Couture, un transient shaper novateur que j’avais fortement apprécié, j’ai été immédiatement pris par la curiosité en recevant la newsletter m’indiquant la sortie de Panagement 2.
Rien à voir avec les transitoires cette fois-ci : en effet, la marque française Auburn Sounds nous propose avec Panagement un plugin orienté “maîtrise de l’image stéréo” — combinant effets standards de positionnement 3D et fonctionnalités originales.
Si vous produisez de la musique dite électronique, que ce soit de la pop moderne ou de l’ambient expérimental, ce plugin va sans aucun doute vous intéresser. Mais si vous produisez du rock ou de la musique acoustique, Panagement 2 s’adaptera très bien et vous donnera accès à un large panel de sonorités créatives.
Positionnez vos sons dans l’espace
“Wow, c’est joli”.
Telle fut ma première impression en lançant le plugin, qui propose un design futuriste particulièrement agréable à l’œil grâce à l’emploi de couleurs peu saturées mais harmonieuses.
Bon, il est vrai que l’interface est un peu petite — mais les différents réglages restent parfaitement accessibles et maniables, avec même deux raccourcis possibles pour les remettre à zéro si nécessaire (le double-clic et Alt+Clic).
L’ensemble de l’interface est structurée autour de la “Panorama View”, un demi-disque dans les bleus qui est tout simplement le cœur du plugin Panagement 2 puisqu’il permet de contrôler la position du signal.
En effet, en déplaçant le petit disque clair qu’il contient, vous pourrez ajuster à volonté la position de votre signal de base dans l’espace selon deux axes :
- un axe gauche/droite ;
- et un axe de distance, “proche/lointain”.
A noter que si les réglages par défaut du plugin permettent une simulation de l’espace réaliste, les différents boutons bleus situés autour de la Panorama View vous donnent la possibilité d’ajuster la simulation acoustique à vos goûts.
Par exemple, ceux de droite vont notamment permettre de contrôler l’image stéréo du signal en créant des écarts de temps entre les canaux Gauche et Droit.
Au final, positionner un son dans l’espace avec Panagement 2 est intuitif — un vrai jeu d’enfant !
Réverbe et Delay
De façon plutôt logique, Panagement 2 inclut un module de réverbe et un module d’écho activables à volonté.
Toutefois, ne vous y méprenez pas : pour moi, il ne s’agit pas d’un plugin de Réverbe ou de Delay, mais bien d’un plugin de gestion de l’image stéréo qui permet d’ajouter de la réverbe ou de l’écho pour renforcer la simulation 3D ou créer des effets.
Une réverbe flexible
Cinq algorithmes de réverbe sont disponibles : Concert, Heaven, Wood, Cave et Dark — donnant ainsi accès à tout un panel de textures sonores.
Il est de plus possible de contrôler en détail l’attitude de l’effet via les réglages Tail (contrôle de la queue de la réverbe), de basses, de taille de la pièce, de decay ou encore de pre-delay.
A ceci s’ajoutent les trois boutons Wide, Late et Early, qui vont affecter directement le réalisme de l’image stéréo du signal en adaptant le comportement de la réverbe en fonction de la distance.
Par exemple, le bouton “Early” vous permettra de gérer la quantité de Premières Réflexions en fonction de la distance (proche/lointain) réglée sur la Panorama View.
Un delay assez classique
Le module d’écho, quant à lui, sonne très bien mais est un petit peu plus classique, puisque l’on retrouve les usuels réglages de feedback, tempo et deux filtres passe-haut/passe-bas.
Ceci dit, la présence d’une option de Diffusion gérant la quantité de réverbe envoyée dans le Delay ainsi que les différents réglages du plugin au global permettent d’arriver sur des échos binauraux intéressants et créatifs.
Autrement dit, si l’effet de delay reste simple, il prend tout son sens lorsqu’il est couplé aux possibilités offertes par Panagement 2.
Modulez vos sons à volonté (ou presque)
Nous arrivons maintenant à ce qui est pour moi le vrai point fort du plugin.
Je m’explique :
En plein centre de l’interface de Panagement 2, vous avez peut-être remarqué la présence d’un bloc nommé “LFO”.
Comme son nom l’indique, il correspond à un oscillateur basse fréquence permettant de moduler, en synchronisation ou non avec le tempo du DAW, certains paramètres de la simulation acoustique :
- le gain ;
- la panoramique ;
- la distance ;
- ainsi que la couleur en termes d’équilibre basses/aigus via le bouton Tilt.
Tout ceci autorise véritablement une créativité maximale : vous pouvez ainsi générer aussi bien des effets rythmiques à partir d’une piste de synthé (plutôt que d’utiliser une gate en sidechain, par exemple) — ou encore de créer de subtiles variations sur des pads pour leur donner une texture organique.
C’est juste génial.
J’adore.
Mais en même temps, j’aimerais que cette partie LFO soit encore plus développée, à l’instar de ce que l’on peut trouver sur certains VSTi : j’imagine tout de suite plusieurs LFO avec une matrice de modulation, des MSEG, un contrôle de la symétrie sur les LFO… et que sais-je encore ! 🙂
Soyons cependant réaliste : avec les 10 formes de modulation de Panagement 2, on est déjà sur des possibilités de modulation très intéressantes qui conviendront à la plupart des utilisations…
Enfin, il est important de remarquer qu’il n’y a pas que le LFO qui permette de moduler les sonorités produites par le plugin.
En effet, en bas à droite de l’interface, une série de 6 réglages différents, organisés autour d’une image de circuit intégré, vous permettra d’accéder à des sonorités encore plus originales.
Le concept est amusant, puisqu’il y a un peu un côté “explorateur” : les options ne sont pas étiquetées — à vous de comprendre ce qu’elles font et à les combiner de la meilleure façon possible avec les autres effets du plugin 😉 :
En conclusion
Au final, Panagement 2 est un excellent plugin permettant de positionner facilement vos sons dans l’espace stéréo tout en proposant une série d’effets et de modulations donnant la possibilité d’aller sur des usages des plus créatifs.
Vous l’aurez compris : j’aurais bien aimé un ou deux LFO de plus — mais l’effet est très sympathique et je l’utiliserai sans aucun doute sur mes prochains mix (j’ai d’ailleurs quelques morceaux ambient qui devraient en profiter sous peu…).
Bravo à Auburn Sounds 🙂 !
Commentaires (2)
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Pour ma part je regrette que sur la version 2 de Pamanagement ils n’aient pas pensé d’ajouter un filtre coupe haut pour un meilleur réalisme quand la source sonore s’éloigne.
Ca pourrait être une option, oui 🙂