Shure SM7B : Review d’un Microphone de Légende

9.5/ 10

Qualité sonore - 9.5

Fonctionnalités / Fabrication - 10

Rapport Qualité/Prix - 9

POUR
Le son radio par excellence, mais aussi une vraie polyvalence pour la voix et d'autres instruments

CONTRE
Rien

Probablement avez-vous déjà entendu parler du SM7B de chez Shure.

Et si ce n’est pas le cas, vous l’avez nécessairement déjà vu en photo — sur des plateaux de radio ou sur des chaînes YouTube.

En effet, il s’agit d’un microphone de légende que l’on retrouve dans presque tous les studios d’enregistrement, mais qui est aussi de plus en plus utilisé par les streamers sur Twitch ou YouTube ainsi que par les podcasteurs.

Mais est-ce juste une histoire de hype ou bien le Shure SM7B est-il vraiment un bon micro ?

Eh bien, nous allons voir ça dans cette review — rendue possible grâce à l’équipe de Woodbrass qui m’a mis à disposition un SM7B pour que je puisse vous écrire cet article. Merci beaucoup à eux ! 🙂

Woodbrass
Shure

N’hésitez pas à regarder également ma review au format vidéo, avec quelques images de l’unboxing :

Apparence & Fabrication

Bien entendu, si le son est le plus important lorsque l’on parle d’un microphone, on souhaite tout de même utiliser son micro pendant de nombreuses années : la qualité de fabrication est donc un critère important.

Comme d’habitude, la très sérieuse marque Shure ne déçoit pas avec le SM7B.

L’emballage, tout d’abord, est solide et sécurise bien le microphone : il a même permis à mon SM7B de survivre sans problème au lancer de colis par-dessus le portail du livreur GLS.

Pas mal.

Une fois le microphone déballé, on se rend tout de suite compte que l’on a affaire à quelque chose de bien fabriqué. Certes, le prix est un peu sur la marge haute des microphones dynamiques, mais vous obtenez un microphone solide, bien usiné, et qui fonctionnera pour toujours pour peu que vous en preniez un peu soin.

Le microphone SM7B de chez Shure

En effet, la structure en métal semble particulièrement robuste, et a de surcroît pour effet de minimiser la sensibilité du SM7B aux rayonnements électromagnétiques : pratique pour éviter que votre téléphone ne vienne détruire vos enregistrements.

Attention par contre au petit câble qui relie le circuit électronique à la connectique XLR : il est bien attaché, mais on peut imaginer que tirer dessus outre mesure ne soit pas une bonne idée.

De plus, on notera le poids assez conséquent du micro (764 grammes très précisément) : exit, donc, les pieds de micro à 1€ sur Aliexpress qui ne permettront pas de tenir correctement l’appareil (en tous cas, pas si vous mettez la perche à l’horizontale).

Enfin, le Shure SM7B est livré avec deux bonnettes de protection (l’une étant plus grosse que l’autre, nous verrons l’impact sur le son un peu plus loin), un adapteur de filetage 5/8″ à 3/8″, et une petite plaque que vous pouvez installer à l’arrière du microphone pour masquer les curseurs de réglages (dont nous parlerons également un peu plus tard).

Les bonnettes du Shure SM7B

Bref, tout est bien fabriqué et inspire la confiance : on est clairement sur un microphone de qualité, du moins en ce qui concerne son apparence.

Mais qu’en est-il du son ?

Une histoire de gain

Eh bien, le son est très bien, mais pour pouvoir en profiter il faut d’abord un préampli avec beaucoup de gain.

En effet, comme un certain nombre d’autres microphones dynamiques, le Shure SM7B est un microphone ayant besoin d’une grande quantité de gain : au moins +60 dB.

Problème : la plupart des interfaces audio ne montent pas jusqu’à ce chiffre, ou ne le dépassent pas.

Résultat : lorsque vous poussez les préamplis intégrés à votre carte son à fond, vous avez généralement du bruit de fond qui apparaît, ce qui nuit nécessairement à la qualité des enregistrements.

Alors que faire ?

Idéalement, dans un contexte studio, vous pourriez brancher le micro sur un gros préampli avec un bruit de fond très bas.

Ceci dit, en home studio ou dans un contexte streaming/podcast, on a rarement le budget pour acheter ce genre de choses.

En tous cas pas quand on débute.

Mais rassurez-vous, il existe une solution : brancher juste après votre micro un mini-préampli comme le Cloudlifter CL-1 ou, moins cher et tout aussi efficace, un petit FetHead de chez Triton Audio (n’hésitez pas d’ailleurs à lire ma review de ce matériel ici).

Le Fethead, compagnon indispensable du SM7B

Ce dispositif, alimenté via alimentation fantôme, vous permet en effet de profiter de +27 dB de gain supplémentaire sans ajouter de bruit de fond. Du coup, vous n’avez plus besoin de poussez les préamplis de votre interface audio, et votre qualité de son en sort largement améliorée.

Pour moi, c’est un accessoire indispensable au SM7B si vous voulez enregistrer de la voix et avoir un résultat qualitatif.

Et le son du coup ?

Oui, j’y arrive, j’y arrive ! 🙂

Le son du SM7B est très caractéristique : il rappelle un peu celui du SM57, mais avec plus de profondeur et beaucoup moins d’agressivité.

C’est typiquement le son “voix off radio” que l’on obtient lorsque l’on utilise ce microphone pour l’enregistrement de voix parlée, même s’il faudra bien sûr ajouter des effets derrière (compresseur, limiteur…) pour vraiment avoir un rendu radio parfait.

CC BY-SA 3.0 d’après un texte de Wikipedia – préamplification RME UFX II @ +60 dB et +9 dB de gain en post-prod

On peut également l’utiliser sur du chant type rock ou metal (notamment les voix gutturales). Autrement dit, sur des styles musicaux où le niveau de détail est moins important que la densité et la capacité à encaisser les décibels.

Sur des styles plus doux, je m’orienterais par défaut plutôt sur des microphones statiques.

L’avantage du SM7B, par contre, c’est qu’il est très peu sensible à l’acoustique de la pièce dans laquelle vous enregistrez.

Autrement dit, si vous avez une pièce qui résonne pas mal (comme c’est souvent le cas lorsqu’on débute en home studio, par exemple), c’est probablement le micro qui vous donnera le meilleur rendu car il captera très peu la réverbération naturelle.

Ce phénomène est lié au fait que le SM7B est très directionnel : il faut donc prendre le temps de trouver le bon positionnement avant d’enregistrer. Un mouvement de tête de quelques centimètres sur le côté influera fortement la réponse en fréquences (vous verrez un exemple de cela sur la vidéo en début d’article).

Une fois la bonne position identifiée, vous pourrez faire des prises de voix de qualité.

N’hésitez pas à expérimenter avec les bonnettes fournies, ainsi qu’avec les deux curseurs à l’arrière du microphone, qui vous permettent de couper les basses ou de mettre la voix en avant avec un boost dans les haut-médiums :

Enfin, notez également que si le SM7B est souvent utilisé pour l’enregistrement de voix (rôle dans lequel il excelle), il peut parfaitement être utilisé sur d’autres instruments car il est assez polyvalent.

Ainsi, vous pourrez très bien l’employer pour repiquer une caisse claire ou enregistrer un ampli guitare.

D’ailleurs, dans la vidéo en début d’article, vous retrouverez justement des exemples audio enregistrés par Sébastien Zunino (dont je vous recommande chaudement les formations guitare) et ré-ampés sur un Marshall 8240 Valvestate.

En conclusion

Au final, le SM7B est pour moi un microphone irremplaçable.

Si vous faites des enregistrements de voix et que vous recherchez à avoir justement ce son un peu “radio”, c’est clairement le micro qu’il vous faut. Certes, il existe des clones moins chers — mais je ne peux que les déconseiller : jamais vous n’aurez le son que vous recherchez avec ceux-ci.

Autrement dit, si vous voulez le son du SM7B, il vous faut un SM7B ! 🙂

De surcroît, le célèbre micro de Shure s’avère être à la fois solide et polyvalent, ce qui confirme son rôle de “must have” en studio et en home studio pour qui souhaite développer son parc micro.

Un microphone de légende, et qui restera légendaire bien longtemps.

Commentaires (1)

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Herve / Répondre

Bonjour,
J’ai lu que Logitech avait sorti un micro le Blue Sona, certains le comparent au SM7B, avez-vous un avis là dessus ?
Merci

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