Test Plugin : StonEQ 4k de Sonimus

9.0/ 10

Qualité sonore - 9.5

Fonctionnalités / Interface - 8.5

Rapport Qualité/Prix - 9

POUR
Les courbes EQ très intéressantes, la saturation (que l'on peut désactiver au besoin), Le prix

CONTRE
Pas de possibilité d'inverser l'ordre des modules EQ et Saturation, l'interface non redimensionnable

Les émulations de consoles plus ou moins vintages sont à la mode, et certaines sont plus convaincantes que les autres. Par contre, rares sont les éditeurs de plugins qui cherchent à s’en inspirer pour créer quelque chose de nouveau plutôt que de simplement les reproduire.

Avec StonEQ 4k, c’est pourtant ce que Sonimus a souhaité faire, combinant de façon complètement transparente pour l’utilisateur le meilleur des EQ marron (plus musical) et noir (plus agressif) des consoles SSL 4000.

Il ne s’agit donc pas d’un plugin avec deux modes d’égalisation, mais plutôt d’un outil nouveau et hybride doté de sa propre personnalité.

Voyons plus en détail de quoi il en retourne…

Interface et Fonctionnalités

L'interface de StonEQ 4k de SonimusSi vous avez déjà utilisé des consoles ou des EQ semi-paramétriques, impossible d’être perdu dans l’interface assez moderne et franchement esthétique de StonEQ 4k (mais malheureusement pas redimensionnable).

Egalisation

En plus de filtres passe-haut et passe bas pratiques mais classiques, on retrouve quatre bandes d’égalisation :

  • Pour les basses, le contrôle agit entre 30 et 450 Hz (±15 dB), avec deux modes de fonctionnement possibles : en cloche, pour booster spécifiquement certaines fréquences, ou bien avec un low-shelf très musical.
  • Pour les médiums, deux bandes d’EQ (de 0.1 à 3 kHz et de 0.3 à 7 kHz) sont intégrées au plugin pour un contrôle idéal de l’ensemble du spectre de fréquences. Pour chacune, le facteur Q (“width”) peut être ajusté. Cette option est un peu particulière, puisqu’en fonction de la valeur sélectionnée la modélisation employée s’inspirera plutôt de l’EQ SSL Noir ou de l’EQ SSL Marron. Autrement dit :
    • Si la width choisie est inférieure à 49%, on sera plutôt sur un EQ Noir, qui peut s’avérer assez chirurgical ;
    • Si la width est supérieure ou égale à 5%, c’est au contraire une courbe d’égalisation inspirée de l’EQ SSL marron, plus musicale, qui sera utilisée.
  • Pour les aigus, on est sur la bande de fréquences allant de 1.5 à 16 kHz. Comme pour les basses, il est possible de sélectionner une forme d’égalisation en cloche ou high-shelf, ce qui permet par exemple de faire ressortir facilement des pistes de voix dans un mix.

Saturation

En plus de ce système d’égalisation, assez simple mais permettant déjà de faire énormément de choses, StonEQ 4k inclut une simulation de saturation de console sous la forme d’un bouton intitulé “DRV”.

Si le réglage est à 0%, la saturation est désactivée. Je trouve ça particulièrement bien pensé, car suivant les plugins que vous utilisez, vous n’avez peut-être pas envie d’appliquer plusieurs fois de la saturation typée analogique sur une même piste.

Par contre, le module de saturation se situe après le module d’EQ.

Cela veut dire que votre égalisation va véritablement changer de caractère en fonction du réglage DRV. Si celui-ci est à fond, un simple boost de quelques décibels sur une bande de fréquence peut vous faire passer dans la distorsion.

Même si dans les faits il est probablement plus réaliste d’avoir cette saturation en sortie, je pense qu’une fonctionnalité intéressante serait d’avoir le choix de l’ordre des modules EQ et Saturation. En effet, cela permettrait d’ajouter une légère couleur au son tout en profitant complètement des courbes de l’EQ, sans jamais passer dans l’overdrive.

Un EQ coloré mais polyvalent

Que ce soit en raison de la saturation ou des courbes d’égalisation inspirées des consoles SSL, StonEQ 4k n’est pas un égaliseur transparent mais s’avère au contraire très coloré — et c’est tant mieux ! 🙂

S’il sera sans doute le plus efficace pour le rock et métal, vous pourrez sans problème l’utiliser pour n’importe quel style de musique grâce à son aspect hybride qui s’efforce de tirer le meilleur de chacun des deux EQ analogiques ayant servi de base de travail.

Écoutons sans plus attendre ce que ça donne sur différentes pistes d’instruments, extraites du morceau “Perpetual Escape” du groupe de rock strasbourgeois Duty and Memories (comme d’habitude, avec leur aimable autorisation).

Exemple 1 : Chant

Voici la piste de chant brute, avec juste un compresseur (TuCo, de la même marque d’ailleurs) pour niveler légèrement le volume :

L’enregistrement est assez net, mais en même temps il manque un peu de clarté dans les aigus et possède un petit côté nasal. Dans le mix, tout ça risque de nuire un peu à l’intelligibilité des paroles.

Heureusement, avec StonEQ 4k, il est facile d’arriver sur un son éclairci, qui ressortira mieux dans le mixage. En particulier, l’utilisation du filtre high-shelf avec une fréquence pivot choisie vers 5 kHz aide véritablement à ajouter de l’air à la voix :

Exemple 2 : Batterie

Sur la batterie, j’ai trouvé lors de ce test que StonEQ 4k était particulièrement efficace. En effet, il était très simple de donner du punch, de l’agressivité aux instruments sans pour autant leur faire perdre de leur musicalité.

Voici donc deux exports, le premier sans effet et le deuxième avec EQ :

Ici, StonEQ 4k a été utilisé sur chacune des pistes (Kick, Caisse claire top et bottom, hi-hat et Overhead), mais pour éviter de vous faire écouter 5 fichiers audio différents, j’ai décidé de vous faire entendre l’ensemble pour que vous vous rendiez mieux compte du résultat.

L’enregistrement d’origine est pour moi plutôt bon, mais la grosse caisse manque un peu de définition ; la caisse claire est sourde et résonne un peu trop. Et puis, les cymbales gagneraient à être un peu plus claires.

Après égalisation, la batterie semble prendre vie et a gagné en punch : le groove ressort mieux et la caisse claire est plus agressive, ce qui lui permettra de trancher facilement dans le mix. De même, la grosse caisse, grâce notamment à l’utilisation d’un peu de saturation, est plus présente et plus colorée.

Exemple 3 : Basse et saturation

Enfin, il est important de noter que le réglage de saturation peut également être utilisé comme overdrive, pour ajouter du caractère voire de la distorsion à un instrument.

Prenons par exemple la piste de basse électrique du même morceau :

Le son est agréable, mais peut être rendu un peu plus clair avec l’égalisation et surtout renforcé grâce à un effet d’overdrive.

Aucun problème avec StonEQ 4k : dans le résultat ci-dessous, j’ai réglé la saturation vers 90% et égalisé un peu la piste pour l’équilibrer :

Comme vous pouvez l’entendre, le caractère de l’instrument a changé et le son est désormais plus “sale”, sans que cela nuise à la clarté des notes. Idéal pour le rock ‘n roll !

En conclusion

Disponible au prix très honnête de $59, StonEQ 4k s’avère être un égaliseur très efficace. Certes, il s’inspire des EQ SSL noir et marron, mais sans chercher à les reproduire à la perfection.

Au contraire, Sonimus a véritablement pris le meilleur des deux pour en faire un produit hybride performant et facile à utiliser car semi-paramétrique : on va directement à l’essentiel, avec une égalisation véritablement musicale mais pouvant être tranchante au besoin.

Par ailleurs, l’émulation de saturation console intégrée dans le plugin est également très convaincante et surtout très utile, que ce soit pour ajouter une couleur légère ou au contraire pour rendre un instrument plus agressif (plus rock ?).

En somme, un très bon plugin d’égalisation, polyvalent mais avec du caractère !

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page officielle de StonEQ 4k.

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