Test Plugin : TuCo de Sonimus (Compresseur à Lampe)

9.3/ 10

Qualité sonore - 10

Fonctionnalités / Interface - 8.5

Rapport Qualité/Prix - 9.5

POUR
La qualité de la compression, la polyvalence, le prix très correct

CONTRE
Pas de réglage de Master Gain global

TuCo est un plugin de compression à lampe basé sur la technologie “vari-mu” développé par la marque Sonimus. C’est-à-dire, un type de compression relativement peu courant dans l’univers des VST mais dérivé des célèbres compresseurs Manley et Fairchild 660/670.

Si ces derniers sont complètement inaccessibles pour la plupart des home studios au vu de leur prix très élevé (4400 € pour le Manley Variable MU, plus de 30000 € pour les Fairchild vintages…), il est souvent beaucoup moins onéreux d’utiliser des plugins les simulant.

Toutefois, si TuCo s’en inspire probablement, il possède avant tout un caractère qui lui est propre et s’avère très pratique dans de nombreuses situations.

Regardons un peu plus en détail ce dont il s’agit…

Fonctionnement et Interface

Interface de Tuco de Sonimus

L’interface est globalement très simple, avec des contrôles plutôt intuitifs qui facilitent la prise en main.

Quelques options sont un peu cachées puisqu’il faut cliquer sur les étiquettes “Amount” et “Mix” pour les afficher, mais ce n’est pas très gênant.

De plus, comme vous pouvez le voir sur l’image ci-contre, les réglages sont agencés de façon verticale.

J’ai tendance à préférer les designs horizontaux, mais c’est vraiment personnel et je ne saurais expliquer pourquoi. Aussi, j’en n’en veux pas à Sonimus d’avoir fait ce choix, surtout au vu de la qualité du son — comme nous allons le voir dans quelques paragraphes.

Réglages principaux

Quatre modes stéréo sont accessibles via un réglage discret en haut à droite de la fenêtre du plugin :

  • Mono — le signal d’entrée est traité en mono ;
  • Stereo Vintage — la somme des canaux gauche et droit est traitée, et la même réduction de gain est appliquée à chaque canal ;
  • Stereo Modern — les canaux gauche et droit sont traités de façon indépendante, puis recombinés en appliquant la même réduction de gain à chaque canal ;
  • Dual Mono — les canaux gauche et droit sont traités de façon complètement indépendante, et la réduction de gain est différente pour chaque canal.

A ceci s’ajoutent quatre modes de compressions, réglables via le curseur “Mode” localisé en-dessous du vu-mètre. Certes, la numérotation 1/2/3/4 ne semble, dans un premier temps, pas très claire. Toutefois, lorsque le curseur est changé de position, une bulle d’aide apparaît ce qui rend aisé l’apprentissage des différents modes :

  1. Compresseur — Attaque lente
  2. Compresseur — Attaque rapide
  3. Limiteur — Attaque lente
  4. Limiteur — Attaque rapide

Rien de bien compliqué au final…

Sans surprise, la quantité de compression est réglée via le bouton “Amount” (quantité en français). Tournez le bouton jusqu’à ce que vous ayez le son que vous recherchez, et voilà ! C’est presque tout ce que vous avez à faire, tellement TuCo est efficace !

Je dis “presque”, car il faut tout de même ajuster le Release, et bien sûr le gain de sortie.

(Au passage, si jamais tous ces paramètres d’attaque et de release ne vous parlent pas beaucoup, n’hésitez pas à jeter un œil à mon petit guide de réglage des compresseurs.)

Autres Réglages

D’autre part, pour ajuster la couleur de l’effet, TuCo vous propose trois réglages supplémentaires particulièrement utiles et faciles à manier.

Tout d’abord, il y a le bouton “Mix”, qui comme son nom l’indique permet de contrôler la quantité de signal brut en sortie du plugin. Deux modes de fonctionnement sont disponibles :

  • Un premier, plutôt classique pour les VSTs, pour lequel les signaux dry et wet sont mélangés au même niveau.
  • Un second où les deux signaux ne sont pas mélangés au même niveau : le niveau du signal brut en entrée n’est pas modifié, mais celui du signal wet est ajusté grâce au bouton de gain “Output”.

Par ailleurs, le réglage de Drive est aussi très intéressant, puisqu’il ajoute de la saturation/distorsion analogique au signal compressé, simulant ainsi un compresseur hardware.

Il est à noter que ce Drive se positionne après le réglage de gain de sortie. En conséquence, si vous souhaitez entendre l’effet de façon plus marquée, il vous faudra augmenter le gain de sortie.

Un problème se pose alors : il n’y a pas de contrôle du gain de sortie global après le drive. Du coup, vous serez obligé(e) d’ajouter un plugin de trim (réglage de gain) après TuCo, pour éviter le clipping digital. Pas très pratique…

Enfin, un filtre passe-haut agissant en mode Side Chain permet de limiter l’impact des basses dans le calcul de la réduction de gain.

Un son excellent

TuCo délivre une compression d’une qualité surprenante, absolument dénuée d’artefacts, et dotée d’une coloration variable.

En effet, le son est transparent, dans le sens où il est propre, clair, tridimensionnel. Par contre, TuCo possède tout de même son propre caractère, mais suivant les réglages il sera possible d’obtenir des sons très différents, rendant le plugin particulièrement polyvalent.

Prenons l’exemple d’une caisse claire basique, dont voici le son sans effet :

Réglons TuCo sur une attaque rapide et un release rapide, pour écraser le transitoire et faire ressortir le timbre de façon à donner un peu plus de corps à l’instrument :

A l’inverse, essayons maintenant une attaque lente et un release faible à moyen pour gagner en punch et en attaque :

Ça sonne bien, n’est-ce pas ?

D’autant plus que j’ai vraiment réglé le plugin en quelques secondes, pour avoir une compression audible mais pas extrême. Autrement dit, à partir du moment où vous savez ce que vous voulez faire avec votre compresseur, TuCo pourra le faire. 🙂

Écoutons maintenant ce qu’on peut faire avec le réglage de Drive, qui mine de rien ajoute un vrai caractère à la compression.

Voici un exemple tout simple avec un buss de batterie et trois versions différents : sans TuCo, avec TuCo mais sans effet Drive, et enfin avec TuCo et avec l’effet Drive activé et réglé à 60%.

Faites attention au son du kick, notamment, qui est écrasé par la saturation et gagne en caractère.

Autre exemple, cette fois-ci sur une voix (extraite de la chanson Eliza Jane de James May) :

J’ai légèrement forcé les réglages sur ces deux exemples pour que la différence soit nette, mais il est bien sûr possible d’être beaucoup plus subtil pour une couleur moins marquée.

En Conclusion

Disponible à un prix de $74 à l’heure où j’écris ces lignes, TuCo s’avère être un plugin de compression idéal pour les utilisateurs Home Studio dans la mesure où il est à la fois abordable et terriblement efficace.

Sa polyvalence et son caractère ajustable sont en effet très appréciables, lui permettant de s’adapter à de nombreuses situations de mixage. Peu importe le mix et le genre, TuCo assurera sans problème toutes les tâches de compression.

Un des meilleurs plugins de compression que j’aie pu tester, sans hésiter ! 🙂

Bravo à Sonimus !

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page officielle de Sonimus TuCo.

Laissez un commentaire

Nous respectons votre vie privée : votre adresse mail ne sera pas publiée.