LEWITT Connect 6 : le Test Complet

8.0/ 10

Qualité sonore - 9

Fonctionnalités / Fabrication - 7

Rapport Qualité/Prix - 8

POUR
La qualité sonore globale, les fonctionnalités innovantes (possibilité de brancher l'interface sur deux ordinateurs en même temps...), les fonctionnalités du logiciel de contrôle

CONTRE
Pas de DI intégrée, un peu de bruit de fond sur les sorties enceintes, l'impédance élevée des sorties casques, et dans une certaine mesure le design pas ultra convaincant, la nécessité parfois de brancher un deuxième câble d'alimentation

Vous le savez sans doute : la Connect 6, c’est la toute première interface audio de la marque autrichienne LEWITT, que l’on connaît autrement pour ses microphones de studio (comme le 440 Pure, dont il est sorti une édition limitée il y a peu).

Depuis sa sortie, j’étais pressé de voir un peu plus en détail ce dont il s’agissait, parce qu’au final il y a assez peu de tests détaillés disponibles sur le net — et puis surtout j’avais envie de me faire mon propre avis.

Heureusement, grâce à LEWITT, qui m’a prêté un modèle de test, j’ai justement pu analyser en détail ce produit.

Alors certes, la note en haut de l’article peut sembler un peu sévère, mais vous allez voir qu’en fait c’est tout de même une bonne interface audio, qui n’est pas dénuée d’avantages par rapport aux autres modèles du marché.

L'interface Connect 6 de chez LEWITT

Apparence & Fabrication

Niveau déballage, c’est assez simple, l’interface étant maintenue en sécurité dans un carton classique aux couleurs de la marque, avec deux câbles USB :

  • un USB-A <=> USB-C
  • et un USB-C <=> USB-C

On prend donc tout de suite l’interface dans les mains, et il faut avouer que le design est à première vue plutôt surprenant.

Sommes-nous habitués aux interfaces de forme parallélépipédique (je n’aurais pas pensé caser un jour ce mot dans un article) ?

Je ne sais pas.

Mais c’est sûr que le design de la Connect 6 n’est pas très convaincant, même si, une fois qu’on l’a posée sur le bureau et qu’on a commencé à jouer avec les indicateurs lumineux qu’elle comprend, je trouve qu’au final “ça passe”, comme on dit.

Enfin, niveau fabrication, l’interface en elle-même est en plastique mais ça ne me semble pas très gênant, puisque tout a l’air solide et bien construit. On est pas du tout sur un plastique de mauvaise qualité qui se casserait à la première manipulation, loin de là.

Connectiques & Fonctionnalités

Branchons l’interface, et regardons un peu comment tout ça fonctionne.

A l’avant…

Au devant de l’interface tout d’abord, on retrouve deux sorties casques :

  • une sortie jack 6.35 mm
  • et une sortie jack 3.5mm

ce qui permet facilement de travailler à deux, par exemple pour envoyer un mix casque différent à un artiste en train de jouer d’un instrument ou de chanter.

Parce que oui, et on en reparlera plus en détail plus loin, vous pouvez faire en sorte que les deux sorties casque n’émettent pas le même son.

Donc de ce côté là, c’est très bien — je trouve par contre dommage que l’impédance de sortie soit trop élevée (aux alentours de 37 Ohms en gros), ce qui aura potentiellement un impact si vous branchez un casque ayant une impédance trop similaire.

Sur le dessus…

Sur le dessus de l’interface, pas de connectique bien sûr mais simplement un large bouton encodeur rotatif et différents indicateurs rétroéclairés.

Lors de mes tests, j’ai trouvé ce panneau particulièrement ergonomique. En fait, tous les niveaux peuvent être contrôlés via ce bouton rotatif, puisque vous pouvez appuyer dessus pour basculer entre :

  • le niveau de gain des préamplis ;
  • le volume des sorties casque
  • et le volume de la sortie ligne.

A ceci s’ajoute l’option sympathique, par exemple, d’activer l’alimentation fantôme en maintenant le bouton de contrôle appuyé pendant 2 secondes environ après avoir sélectionné l’entrée correspondante.

Notez au passage que cette alimentation fantôme est activable de façon indépendante pour les deux préamplis.

A l’arrière…

A l’arrière de l’interface, bien sûr, on retrouve toutes les autres connectiques.

Connectiques de la Connect 6
Les connectiques à l’arrière de la connect 6

Déjà, la Connect 6 vous propose deux entrées combo jack/XLR, sur lesquelles vous pourrez brancher vos microphones et vos appareils au niveau ligne.

On peut par contre s’étonner de l’absence d’une entrée DI, pour brancher en direct des instruments. Et moi-même je trouve ça un peu dommage, parce qu’il est courant pour les guitaristes de se brancher en mode rapide pour enregistrer quelques idées avec des simulations d’amplis.

Ceci dit, après échange avec la marque sur ce point, j’ai compris que l’idée de base dans cette interface audio était de proposer un circuit électronique de qualité.

Donc plutôt que d’ajouter un circuit qui impacterait négativement la qualité sonore du préampli, LEWITT a préféré retirer la DI — surtout qu’au final tout le monde n’en a pas besoin : beaucoup de guitaristes qui s’enregistrent, par exemple, utilisent des simulations d’amplis type Kemper, Line 6 etc…

Par ailleurs, à côté des entrées combos, vous retrouvez les classiques sorties ligne pour brancher vos enceintes, et une sortie minijack pour brancher d’autres appareils d’écoute type petite enceinte.

Ensuite, à l’arrière de la Connect 6, on retrouve également une entrée Aux minijack pour brancher de petits synthétiseurs ou par exemple des appareils mobiles qui joueraient une piste d’accompagnement, mais surtout trois ports USB-C.

Et ça, ça peut surprendre, mais c’est en fait quelque chose d’intéressant proposé par LEWITT :

  • Le port libellé Computer est le port USB classique à utiliser pour connecter l’interface à votre ordinateur. Si votre machine envoie suffisamment de courant, c’est également ce port qui alimentera en énergie votre interface audio.
  • Si l’ordinateur n’envoie pas assez de courant, ou alors si vous souhaitez utiliser la Connect 6 en mode “autonome”, sans ordinateur, vous devrez alors la brancher sur le port USB libellé Power (dans mon cas, la sortie USB-C de ma machine ne suffisant pas, j’ai justement dû alimenter l’interface audio avec ce deuxième port).
  • Le troisième port USB, enfin, libellé Mobile, est vraiment sympathique, puisque vous pouvez :
    • soit connecter un appareil mobile type smartphone pour d’une part le charger mais surtout en récupérer le flux audio en haute qualité, ou lui envoyer du signal audio ;
    • soit connecter un deuxième ordinateur pour les faire communiquer, ce qui est super pratique dans des configurations à deux ordinateurs (courant chez les streamers notamment).

Notons également l’existence, en option, d’un adaptateur (le câble CONNECT C2L) pour la connexion et la charge des appareils iOS équipés de port Lightning.

Performances sonores

Et comment tout ça sonne alors ?

Eh bien mon constat est plutôt positif.

Au niveau des entrées

Au niveau des entrées, j’ai trouvé que les préamplis micro étaient de très bonne qualité : le son est clair, avec un bon niveau de détail, et le bruit de fond apparaît seulement en fin de course du potentiomètre de gain (ce qui est habituel sur les interfaces audio).

Le gros point positif, je trouve, c’est la quantité de gain disponible : en effet, les préamplis de la LEWITT Connect 6 proposent pas moins de 72 décibels de gain, ce qui vous permettra d’amplifier le signal de n’importe quel microphone (et je pense en particulier au fameux SM7B qui est si prisé par les streamers).

Au niveau des sorties

Durant mes quelques semaines de tests de cette interface, j’ai trouvé que la qualité sonore des sorties, aussi bien casques qu’enceintes, était bonne et fournissait les informations dont j’avais besoin pour mixer.

Par contre, j’ai remarqué un bruit de fond léger sur les sorties ligne : rien de très grave parce que ce n’est pas réellement gênant, mais si vous travaillez à moins d’un mètre de vos enceintes, vous risquez de le remarquer.

Remarque : il est possible que la configuration et notamment l’ordinateur influence sur le niveau du bruit de fond perçu, notamment sur Windows où les choses ne sont pas toujours bien normées.

Aspects logiciels

Sur tout ce qui est logiciel, il y a également beaucoup de choses à dire.

Package Logiciel

Déjà en termes de package logiciel, la Connect 6 est fournie avec des licences pour Cubasis LE et Cubase LE.

Pas d’instrument ou d’effet, mais bon ça permet de se concentrer sur l’essentiel.

Latence

Au niveau de la latence maintenant, voici les chiffres que j’ai obtenus sur ma configuration (Intel Core i7-9700K) :

Nombre d’échantillons (44100 Hz)Latence entréeLatence sortieLatence totale
161,86 ms3,49 ms5,35 ms
322,22 ms3,49 ms5,71 ms
642,95 ms3,49 ms6,44 ms
1284,40 ms5,51 ms9,91 ms
2567,30 ms8,50 ms15,8 ms

Donc des performances normales pour ce type de matériel, et qui ne devraient pas vous poser de problème dans la plupart des cas d’utilisation.

N’oubliez pas que bien sûr, avec votre configuration, vous aurez des chiffres différents.

LEWITT Control Center

Mais parlons maintenant du plus important : le LEWITT Control Center, ce logiciel qu’il faut installer en même temps que l’interface audio pour la piloter.

Le LEWITT Control Center pour contrôler l'interface

Chaque marque fait un peu son logiciel à sa sauce, mais j’ai trouvé durant mes tests que le Control Center de LEWITT faisait vraiment bien le job.

D’une part, il est plutôt esthétique et intuitif, ce qui est très appréciable là où d’autres marques font des choses beaucoup moins claires (comme sur ma RME).

Mais au-delà de ça, il permet vraiment de piloter l’interface de façon efficace.

Déjà, comme vous pouvez le voir sur la capture d’écran ci-dessus, vous avez d’un coup d’œil accès à des visualisations des niveaux sonores de toutes les entrées / sorties.

De plus, au niveau des entrées, on retrouve les traditionnels réglages de gain, d’alimention fantôme, de filtre coupe-bas, etc. — mais surtout vous avez des boutons “Expander”, “Compressor” et “Equalizer” qui sont des effets gérés au niveau de l’interface audio grâce à une puce DSP.

C’est-à-dire que vous pouvez dès l’entrée égaliser ou compresser votre son, ce qui est vraiment pratique dans un certain nombre de situations, notamment pour tout ce qui est streaming et performance live (en ligne ou pas).

Cela vous permet immédiatement d’avoir un son plus “produit fini”, plus qualitatif, dès la prise.

Un point intéressant à noter, d’ailleurs, est l’option “autosetup” qui lorsqu’elle est sélectionnée vous permet au choix :

  • de régler simplement le niveau de gain du préampli de façon automatisée ;
  • ou de régler à la fois le gain mais aussi les effets pour faciliter le processus d’enregistrement.
Le mode "autosetup"

Bien sûr tout le monde n’en aura pas besoin et les utilisateurs les plus aguerris préféreront agir manuellement sur ces paramètres, mais ça peut être utile pour avoir plus rapidement un résultat qui sonne bien.

Ensuite, plus sur l’aspect “sorties audio”, vous pouvez bien sûr router votre signal comme vous le voulez (avec une option de loopback, d’ailleurs).

Ceci se fait de façon intuitive dans le logiciel, pour envoyer par exemple le son capté par l’entrée 1 vers le Mix A, pour ensuite rerouter ce Mix A vers la sortie Casque 1 et aussi les enceintes.

Point intéressant : vous pouvez activer le Maximizer intégré, qui inclut un limiteur mais aussi divers traitements psychoacoustiques qui vont chercher à améliorer le son.

Résultat : tout de suite, dans le casque pour un artiste ou dans le flux audio d’un stream, vous avez un résultat qui sonne plus “produit fini”.

Donc plus de confort pour les artistes qui enregistrent, qui entendent un son comme en studio, et moins de complexité de réglage pour celui qui gère l’enregistrement, puisqu’il n’a pas à ajuster son gain staging ou à ajuster le volume casque.

Une très bonne idée, donc, parmi les options de ce logiciel.

En conclusion

Au final, si elle a quelques défauts (mais gardons en tête que c’est aussi la première interface produite par la marque), je trouve que la Connect 6 de LEWITT se défend quand même plutôt bien.

D’une part, la qualité sonore est là, et les préamplis sont performants avec un gain important.

Mais d’autre part, je trouve que le logiciel de contrôle accompagnant l’interface est vraiment intuitif et permet, à travers certaines fonctionnalités bien pensées comme le Maximizer, d’arriver facilement à un résultat qualitatif et exploitable directement, notamment pour les streamers.

Donc, tout de même un produit très intéressant et qui satisfera sans aucun doute ses utilisateurs.

Commentaires (1)

Laisser un commentaire

Herve / Répondre

Bonjour,
Je viens de recevoir l’interface audio Connect 6.
J’ai branché mes haut-parleurs sur les prises Loud-speakers 6.35 mm.
J’ai le casque DT 770 Pro avec le pas de vis, j’ai un doute qui puisse être connecté sur HP 1 (3.5 mm) du coup, j’ai laissé l’adapteur et je l’ai branché sur HP 2 (6.35).
Sur Control Center, c’est Out 7.8 qui est activé, est-ce normal ?
Merci

Laissez un commentaire

Nous respectons votre vie privée : votre adresse mail ne sera pas publiée.