Black Rooster Audio OmniTec-67A : le Test Complet

8.8/ 10

Qualité sonore - 10

Fonctionnalités / Interface - 7.5

Rapport Qualité/Prix - 9

POUR
La qualité et le caractère de la saturation, la facilité d'utilisation globale

CONTRE
L'absence de réglages cleans pour le gain staging, l'interface un peu grande

Soyons clairs, Black Rooster est une de mes marques favorites.

J’aime beaucoup, notamment, leurs simulations de LA-2A et de LA-3A, et je suis avec attention leurs différentes sorties.

Aussi, l’arrivée d’OmniTec-67A a été pour moi une bonne surprise — surtout qu’il venait visiblement concurrencer un plugin très connu de couleur verte mais commençant à dater un peu.

En effet, derrière le nom un peu cryptique du plugin se trouve un algorithme inspiré du Altec 1567A, un célèbre préampli à lampes des années 60.

Mais attention : ce n’est pas une émulation parfaite, dans le sens où Black Rooster Audio a fait le choix d’ajouter un certain nombre de fonctionnalités intéressantes permettant d’aller bien plus loin que le hardware d’origine.

Voyons donc un peu plus en détail ce dont il s’agit…

L'interface de Omnitec-67A de Black Rooster Audio

Une interface facile à prendre en main

A l’ouverture, on constate que le plugin est plutôt esthétique, avec une orientation réaliste vintage agréable.

Il y a peut-être un peu d’espace perdu, ceci dit, notamment sur les côtés de l’interface graphique : c’est bien d’avoir des plugins larges et faciles à manipuler, mais lorsqu’on souhaite en afficher plusieurs côte à côte…

Heureusement, OmniTec-67A est redimensionnable, donc cela compense un peu.

Sur la gauche, on retrouve un switch pour inverser la phase et un autre permettant de choisir entre une simulation d’entrée au niveau ligne ou au niveau microphone.

La différence, c’est que dans le second cas cela ajoute un couple transformateur/lampe dans la chaîne de traitement du signal. Donc vous aurez plus de coloration / de saturation.

(Bon, ce ne sont pas de vraies lampes et de vrais transfos, mais vous m’avez compris… 😉 )

Ensuite, répartis de chaque côté de l’interface, il y a des réglages de niveau d’entrée et de sortie.

Dans les deux cas, ceux-ci vont générer plus de saturation lorsqu’ils sont tournés vers la droite.

C’est vraiment gênant, surtout pour le bouton “Output” : il manque tout simplement un bouton de gain “clean”, sans effet sur le signal, pour pouvoir faire un vrai gain staging. En l’état, ce n’est pas très pratique à manipuler — sans toutefois être un problème insurmontable.

J’ai cru voir sur le net que ça serait corrigé dans une future mise à jour, mais ça reste à confirmer.

Les réglages d'Omnitec-67A

Enfin, au centre du plugin, on retrouve un égaliseur à trois bandes et des options de réglage de la saturation.

L’EQ est très simple à régler : vous voulez plus de basses, vous tournez le potentiomètre de basse. Plus de médiums, vous tournez celui pour les médiums.

Pas besoin de réfléchir plus que cela, ce qui permet de travailler de façon plus intuitive.

A noter toutefois que cet égaliseur est positionné en amont du circuit de saturation de sortie (lampes + transformateurs). Tout mouvement d’EQ influence donc la quantité de saturation.

Celle-ci reste toutefois réglable via les boutons du dessous. En particulier, vous pouvez choisir le type de lampe (le bouton est un peu difficile à manipuler par contre) et le bias du circuit (qui influence le voltage simulé par l’algorithme).

A vous, donc, de paramétrer tout cela pour arriver au type de saturation ou de distorsion que vous souhaitez.

Au global, le plugin s’avère être facile à manipuler car il possède peu de réglages et est donc plutôt intuitif — et on oublie vite les quelques soucis mentionnés plus haut.

Une machine à distorsion

En termes de son, OmniTec-67A n’est pas fait pour être un outil subtil.

Certes, vous pouvez complètement l’utiliser pour réchauffer le signal d’un synthé ou pourquoi pas d’un mix — mais son utilisation première me semble être plutôt réservée aux moments où vous voulez vraiment ajouter de la couleur, de la salissure, de la distorsion à vos pistes.

Sur la guitare basse (une Ibanez SR700 branchée directement dans ma RME UFX II, en l’occurence), c’est un vrai plaisir à utiliser :

Notez la densité accrue des fréquences basses (grâce à l’égalisation proposée par OmniTec-67A) et le mordant marqué de l’attaque sur les cordes, renforcé notamment par la distorsion.

Le son gagne en densité, et devient plus frontal.

La basse prend un vrai caractère, avec une saturation organique, alors même que l’enregistrement de base était un peu tristounet.

Ce type de traitement aide clairement à faire ressortir l’instrument dans le mix.

Les constats sont les mêmes lorsqu’on utilise le plugin de Black Rooster Audio sur la batterie :

Cette fois-ci, OmniTec-67A a été positionné à trois endroits :

  • sur la grosse caisse
  • sur la caisse claire
  • sur le buss de batterie complet.

J’ai volontairement eu la main un peu lourde sur les réglages pour que le contraste soit marqué.

Remarquez comme le kick donne justement l’impression d’être saturé par un circuit à lampe — on entend presque la lampe, en fait !

Notez également l’influence de la saturation sur les cymbales, dont la texture change drastiquement lorsque le plugin est activé : elles gagnent du corps de façon marquée.

Enfin, OmniTec-67A se révèle également utile pour ajouter de la distorsion dans toutes sortes de configurations, comme par exemple ici avec une piste de synthétiseur (eh oui, ce n’est pas une boucle, le son vient strictement de Hive 2) :

Tout de suite, le plugin apporte densité et agressivité — notamment sur la fin de l’enregistrement, ce qui a pour effet de renforcer agréablement la montée en puissance.

En conclusion

Au global, j’ai fortement apprécié tester cet outil de Black Rooster Audio.

Certes, le manque de réglages de gain staging propres se fait cruellement sentir (d’où ma note conservatrice sur le critère Interface / Design), mais la qualité du son est là et la distorsion particulièrement agréable.

Nulle doute qu’OmniTec-67A apportera une couleur intéressante dans ma collection de plugins de saturation/distorsion, sans doute en remplacement de son compétiteur de la même couleur.

Bref, un très bon plugin si vous êtes à la recherche de quelque chose pour colorer vos pistes (et pourquoi pas certains de vos buss) de façon nette et efficace.

Commentaires (4)

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Topsy / Répondre

Bonjour Adrien, merci beaucoup pour ton fabuleux site, longue vie !

En ce qui concerne Black Rooster, dont j’ai découvert l’existence grâce à toi, je commence à regretter de ne pas voir profité de l’offre incroyable qu’ils ont proposée lors du dernier Black Friday —et que tu avais conseillée— c’était comme disent les anglo-saxons un “no-brainer”.

Je lis donc ta nouvelle revue avec intérêt et j’apprécie tout particulièrement les conseils et avis sur les cas d’utilisation des compresseurs : sont-ils neutres et chirurgicaux, ou bien colorés et quel caractère apportent-ils… Quand on n’est pas un professionnel, que l’on a peu de temps, de méthode ou de pratique, il est très précieux d’avoir ce genre d’information.

Sur le site de Black Rooster depuis le tien, je lis “l’arme secrète de la Motown”. Et par association d’idée me vient spontanément à l’esprit cette version enflammée de Hey Jude par Wilson Pickett que tu connais sûrement. Alors si tu me le permets, pour te remercier et te souhaiter d’excellentes fêtes, je mets le lien pour réchauffer les coeurs de la communauté (ouverte 😉 ).

https://www.youtube.com/watch?v=0y8Q2PATVyI

Bon succès à toutes et à tous !

Adrien Administrateur / / Répondre

Bonjour,
Merci bien !
Oui, les plugins de chez Black Rooster sont vraiment top au global !
Et oui, cette version de Hey Jude est bien en phase avec le son du plugin (ou plutôt l’inverse 😉 )
Adrien

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