Shure SM7dB : Le Microphone Emblématique Renaît ! (Test)

9.3/ 10

Qualité sonore - 9

Fonctionnalités / Fabrication - 10

Rapport Qualité/Prix - 9

POUR
La qualité de fabrication, le son caractéristique similaire au SM7B avec des fonctionnalités supplémentaires utiles

CONTRE
La répartition en fréquences du bruit de fond (lorsque le préampli est activé) un peu portée sur les haut-médiums/aigus

Vous avez sans doute entendu parler du SM7B, ce microphone dynamique qui a capturé la voix de légendes de la musique, animé des podcasts renommés et ajouté sa signature à d’innombrables enregistrements de studio.

Mais qu’advient-il lorsque l’on ajoute le “dB” à cet emblème acclamé ?

C’est précisément ce que nous allons explorer dans cet article avec l’introduction du Shure SM7dB, une version revisitée du SM7B dotée d’un préampli intégré de +28 dB.

Le Shure SM7dB prêt à enregistrer…

Est-ce que le microphone a été amélioré ? Est-ce que cette préamplification additionnelle est utile pour le streaming, le podcast, ou le studio ?

Nous allons voir tout ça en détail dans cette review, rendue possible grâce à l’équipe de Woodbrass qui m’a prêté un SM7dB juste avant sa sortie pour que je puisse vous donner mon avis. Un grand merci à eux, du coup 🙂 !

Shure

Apparence & Fabrication

Commençons tout d’abord par parler de l’apparence et de la qualité de fabrication du micro : on apprécie bien sûr qu’un microphone sonne bien, mais encore faut-il qu’il sonne pendant longtemps !

Après déballage, on retrouve donc un microphone qui ressemble fortement au SM7B classique mais avec un certain nombre de variantes.

Déjà, il est un peu plus long d’environ 1 centimètre, ce qui mine de rien lui donne un côté plus massif.

En tous cas quand on met les deux côte à côte.

Cela se traduit bien sûr par un poids différent, qui se justifie également par la présence du nouveau circuit de préamplification dont nous parlerons un peu plus tard : 837 grammes pour le SM7dB vs. 764 grammes pour le SM7B.

Niveau design, il y a aussi quelques différences :

  • le SM7dB, aussi bien au niveau du corps que de la mousse, est plus sombre, plus dans les noirs, alors que le SM7B était gris anthracite ;
  • le style général a été modernisé, avec même un accent de couleur vert fluo sur le bandeau indiquant le nom du microphone. Pratique pour identifier d’un coup d’œil le microphone.

Par contre, la structure globale n’a pas changé, et c’est tant mieux : on retrouve la qualité de fabrication exemplaire que l’on connaît chez la marque, avec une vraie solidité.

Faites juste attention, comme pour le SM7B classique, au petit fil qui dépasse et qui relie l’électronique embarquée à la prise XLR : bien sûr, il faut éviter de tirer dessus pour ne pas l’abîmer.

En tous cas ça respire la qualité, les matériaux sont bons, ça donne confiance immédiatement.

Enfin, on notera que le Shure SM7dB est livré avec les deux bonnettes de protection habituelles que l’on avait avec le SM7B (une de taille standard et une plus grosse) et un adapteur de filetage 5/8″ à 3/8″, ce qui permet au microphone de s’adapter à différentes situations de travail.

La limite du SM7B

Le Shure SM7B, célèbre pour sa qualité sonore exceptionnelle, a longtemps été associé à un défi de taille : sa demande en gain.

Ce micro dynamique de renom exige en effet une alimentation considérable en gain pour s’épanouir pleinement (on donne généralement le chiffre de +60dB).

Cependant, bon nombre d’interfaces audio ne sont pas en mesure d’atteindre ce niveau, ou en tous cas, pas de l’atteindre en maintenant un niveau de qualité suffisant.

Parce que la conséquence de cette exigence élevée en gain, c’est le bruit de fond : en effet, si vous branchez un SM7B sur une interface audio avec des préamplis qui n’ont pas beaucoup de gain disponible, vous allez devoir les pousser à fond pour obtenir un niveau de signal acceptable.

Ce qui, de fait, se traduit souvent par une augmentation du bruit de fond… d’une façon qui peut être très gênante suivant votre interface.

Donc il y avait deux solutions :

  • soit acheter un préampli haut de gamme, ce qui est assez onéreux par définition et prend pas mal de place ;
  • soit passer par un Cloudlifter ou un FetHead, une sorte de petit préampli externe à brancher juste derrière le micro.

Ce qui veut dire, dans tous les cas : encore un appareil à acheter en plus (et typiquement à ne pas oublier de mettre dans le sac si vous emmenez votre matos en déplacement pour un podcast par exemple).

Le SM7dB, lui, propose une solution à ce problème : il intègre directement un circuit de préamplification (qu’il faut donc alimenter via l’alimentation fantôme de votre carte son) pouvant apporter au choix +18dB ou +28dB d’amplification au signal.

Les choix de préamplification sur le Shure SM7dB

Ce qui permet donc d’utiliser le SM7dB un peu comme un microphone statique, sans avoir à ajouter quelque matériel que ce soit.

Et bien sûr, vous avez également l’option, via un petit bouton à l’arrière du microphone, de désactiver complètement le circuit d’amplification : dans ce cas là, vous vous retrouvez avec l’équivalent d’un SM7B classique, ni plus ni moins.

Donc il y a vraiment ce côté deux-en-un avec le SM7dB :

  • soit vous avez le microphone classique ;
  • soit vous avez le circuit préamplifié (et je subodore que ça sera probablement celui que vous utiliserez le plus).

Mais comment ça sonne ?

Il est désormais temps de parler du son !

Tout comme le SM7B, le SM7dB présente déjà un gros avantage : il est très peu sensible à l’acoustique de la pièce, grâce à sa directionnalité.

Cela veut dire que si vous travaillez dans une pièce dont l’acoustique n’a pas du tout été traitée (comme une chambre pour le streaming, ou par exemple en déplacement ou en entreprise pour du podcast), eh bien c’est probablement le microphone qui vous donnera le meilleur résultat.

Ensuite, en termes de son pur, il n’y a pas de surprise : Shure tient sa promesse, on est sur un microphone strictement similaire au SM7B, avec une préamplification plutôt transparente qui ne change pas particulièrement le son du micro.

On retrouve donc la sonorité caractéristique “radio” sur les enregistrements :

Bien entendu, vous pouvez utiliser les petits boutons à l’arrière du microphone pour ajuster la réponse en fréquences, en coupant les basses fréquences ou en soulevant les médiums avec le fameux “presence boost”. Voici des exemples audio :

De fait, c’est clairement un microphone qui fera bien le job sur tout ce qui est voix parlée, avec toutes les applications de streaming, radio et podcast que l’on peut imaginer — mais il sera également exploitable par exemple pour enregistrer des voix puissantes typées hard rock / metal.

Une image du Shure SM7dB

Et même si ce n’est pas son rôle principal, c’est également un microphone que vous pourrez utiliser pour repiquer des amplis guitare ou pour capturer le son d’une caisse claire.

Surtout que le préampli intégré, puisqu’il est réglable (+18 ou +28 dB, pour rappel) et même désactivable, vous permet d’enregistrer dans des contextes différents : pour quelque chose de très subtil, il faudra sans doute utiliser le mode +28 dB, tandis que pour une voix classique, le +18 dB suffira peut-être.

J’ai bien sûr fait la comparaison avec un FetHead, et mon constat est le suivant : avec le SM7dB, on a un bruit de fond très légèrement plus fort (surtout en mode +18 dB) et légèrement plus développé dans les médiums/aigus, ce qui dans certaines situations peut le faire ressortir un peu plus.

Mais globalement, ça reste similaire, et je trouve que ce nouveau préampli fonctionne bien. Il fait sans problème le job pour lequel on a besoin de lui.

A titre d’exemple, voici trois enregistrements faits avec le SM7dB : l’un avec un Fethead et le microphone sans préamplification, et les deux autres avec le circuit de préamplification intégré (le volume des trois enregistrements a été matché au plus prêt sur base d’un enregistrement de sinusoïde) :

Le Shure SM7dB sans la bonnette

En conclusion

Au global, ce microphone Shure SM7dB est sans surprise un bon microphone : d’une part il capitalise sur un microphone littéralement culte, qui a déjà fait ses preuves — mais de surcroît il l’augmente d’un certain nombre de fonctionnalités qui seront sans aucun doute appréciables pour les utilisateurs ne souhaitant pas passer pas des préamplis externes, qu’il s’agisse de racks hardware haut de gamme ou de mini-préamplis comme les fameux FetHead.

Aussi, si vous souhaitez avoir le son du SM7B pour vos enregistrements, vos podcasts, vos voix off, il sera sans aucun doute intéressant de regarder le nouveau SM7dB qui permet nativement d’aller plus loin.

Un microphone sérieux, donc, qui aura toute sa place dans votre home studio ou sur vos streams.

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Commentaires (8)

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Beaufort / Répondre

Moi je trouve que le tarif est très élevé comparé à l’ancien modèle. A ce prix il est sans doute possible de trouver mieux. Ceci est l’humble avis d’un petit home studiste qui n’y connait pas grand chose, mais force est de constater que ce micro sera le bienvenu pour tous ceux qui ont un problème de rendement sonore. De plus le coupe-bas est une bonne idée. Mais pour finir, un possesseur de SM7B ne ferait-il pas mieux de se procurer un préampli, ou un FetHead, au lieu de se retrouver avec un micro qu’il n’utilisera plus?

Adrien Administrateur / / Répondre

Hello,
Pour quelqu’un qui aurait un SM7B déjà, oui clairement mieux vaut juste prendre un fethead

Ghyslain del Pino / Répondre

Bonjour Adrien,
Merci beaucoup pour ce test et ces informations qui tombe à pic en ce qui me concerne.

Différence de tarif oblige, vaut-il mieux acheter un SM 7 B + un fethead OU directement le SM 7 dB.
La qualité sonore sera t elle la même dans les deux cas, ou le SM 7 dB propose-t-il une qualité sonore supérieure ?

Par avance un grand merci.

Ghyslain

Adrien Administrateur / / Répondre

Mais avec plaisir 🙂 Je vote pour le fethead, bruit de fond légèrement moins audible car réparti différemment.

Ghyslain del Pino / Répondre

C’est re-moi ….

J’ai l’impression, en écoutant vos démonstrations, que votre voix est plus forte et plus présente lorsque vous utilisez le SM 7dB avec le préam sur +28dB , que lorsque vous utilisez FetHead ?

Adrien Administrateur / / Répondre

Il faudrait que je revérifie sur les fichiers, mais j’avais aligné avec une onde sinusoïdale. J’ai peut-être parlé moins fort.

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